Voici le r\u00e9cit de course de Laurent Masset sur le Marathon Big qui s’est d\u00e9roul\u00e9 le dimanche 30 Avril 2023.<\/p>\n\n\n\n
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Avant toute chose, il convient d\u2019expliquer ce qu\u2019est Big Sur. Il s\u2019agit d\u2019une des plus belles r\u00e9gions de l\u2019ouest am\u00e9ricain r\u00e9put\u00e9e pour sa c\u00f4te d\u00e9chiquet\u00e9e et ses falaises impressionnantes. On y trouve plusieurs parc naturels et quasiment aucun habitant. On la surnomme souvent \u00ab Ragged edge of the western world \u00bb<\/p>\n\n\n\n
La ville principale est Carmel, situ\u00e9e \u00e0 environ 200 km au sud de San Francisco, et \u00e0 une petite notori\u00e9t\u00e9 internationale puisque Clint Eastwood en a \u00e9t\u00e9 le maire il y a une quinzaine d\u2019ann\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n
Et le marathon dans tout \u00e7a me direz-vous ? Et bien, il est consid\u00e9r\u00e9 comme l\u2019un des plus sc\u00e9niques du monde et l\u2019un des plus durs \u00e9galement. Si le marathon est l\u2019\u00e9preuve phare, il y a \u00e9galement un 11 miles, un semi et un trois quart de marathon.<\/p>\n\n\n\n
En revanche, pour y participer, il faut passer par un tirage au sort. Ainsi, c\u2019est 4 500 dossards qui seront attribu\u00e9s pour\u2026 55 000 demandes !<\/p>\n\n\n\n
Arriv\u00e9s le vendredi soir \u00e0 San Francisco avec pr\u00e8s de 28\u00b0, ce n\u2019\u00e9tait pas sans une certaine appr\u00e9hension que je me rendais au retrait des dossards le samedi \u00e0 Monterrey. <\/p>\n\n\n\n
L\u2019occasion de retrouver \u00e9galement mon ami Olivier de \u00ab Courir Le Monde \u00bb qui m\u2019avait d\u00e9j\u00e0 accompagn\u00e9 \u00e0 Chicago pour mon 2\u00e8me meilleur chrono en 3h31 mais demain, de chrono il ne sera pas question.<\/p>\n\n\n\n
D\u2019abord parce que je souhaite immortaliser ce moment en faisant des photos mais aussi du fait de son d\u00e9nivel\u00e9 de 650 m positif.<\/p>\n\n\n\n
J\u2019ai omis de vous dire que le d\u00e9part a lieu \u00e0 Big Sur Station \u00e0 7 heures du matin (!!!) et pour s\u2019y rendre, les fameux bus scolaires jaunes sont r\u00e9quisitionn\u00e9s. Lever donc \u00e0 3 heures du mat\u2019. Plus facile qu\u2019il n\u2019y parait dans la mesure o\u00f9 je suis en plein jet-lag et je serai en fait r\u00e9veill\u00e9 \u00e0 minuit.<\/p>\n\n\n\n
Le bus nous d\u00e9pose \u00e0 5 heures en pleine nature. Il fait encore nuit et gu\u00e8re plus de 5 degr\u00e9s. Heureusement, j\u2019ai pens\u00e9 \u00e0 prendre un sweat que je jetterai sur place. Finalement, avec le caf\u00e9 offert, et des discussions avec des coureurs locaux, l\u2019heure du d\u00e9part arrive vite.<\/p>\n\n\n\n
Comme on est aux USA, on a droit \u00e0 la pri\u00e8re du pasteur et \u00e0 l\u2019hymne am\u00e9ricain chant\u00e9 a cappella dans un silence impressionnant. Toujours un moment tr\u00e8s \u00e9mouvant.<\/p>\n\n\n\n
Le d\u00e9part est donn\u00e9, chose tr\u00e8s inhabituelle, dans une descente de plus de 2 kilom\u00e8tres. \u00c9tant plac\u00e9 dans le 2\u00e8me corral, je me fait d\u00e9border par une nu\u00e9e de coureurs partant comme des avions. Autant dire que cette tactique suicidaire me permettra de les remonter tous au fil des kilom\u00e8tres, surtout avec les mont\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n
Les 8 premiers kilom\u00e8tres alternent des descentes et des mont\u00e9es plut\u00f4t douces. Le ciel est bleu, la temp\u00e9rature d\u2019environ 10 degr\u00e9s est id\u00e9ale et nous sommes \u00e0 l\u2019abri du vent gr\u00e2ce aux s\u00e9quoias.<\/p>\n\n\n\n
Avec Olivier, nous sommes \u00e0 5\u201920 au kilo ce qui me convient parfaitement.<\/p>\n\n\n\n
H\u00e9las, \u00e0 partir du 8e kilom\u00e8tre, on d\u00e9bouche sur Point Sur qui marque le d\u00e9but de la balade au bord du Pacifique. La vue est splendide mais un vent de gueux nous assaille de face et va nous accompagner jusqu\u2019\u00e0 la fin sur pr\u00e8s de 34 km.<\/p>\n\n\n\n
En plus, les mont\u00e9es longues, \u00e0 l\u2019am\u00e9ricaine, en ligne droite sont de plus en plus marqu\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n
On redescend sur Little Sur River, une superbe baie de sable blanc. Mais\u2026on aper\u00e7oit \u00e9galement la l\u00e9gendaire mont\u00e9e vers Hurricane Point, le juge de paix du marathon.. 3 kilom\u00e8tres de mont\u00e9e ininterrompue \u00e0 7% de moyenne. Avec en prime, un vent de face avec des rafales \u00e0 90 km\/h !<\/p>\n\n\n\n
C\u2019est dur, vraiment dur mais je ferai un point d\u2019honneur \u00e0 la monter en full Running except\u00e9 un arr\u00eat-photo. A Hurricane Point, le vent nous fait d\u00e9vier de nos trajectoires, Les coureurs pr\u00e9f\u00e8rent en rire.<\/p>\n\n\n\n
Puis s\u2019amorce une tr\u00e8s longue descente, \u00e9prouvante pour les quadris, de plus de deux kilom\u00e8tres jusqu\u2019au Bixby Bridge, pont enjambant un gigantesque ravin, construit en 1932 et qui incarne l\u2019identit\u00e9 de Big Sur.<\/p>\n\n\n\n
Juste \u00e0 la fin, rencontre improbable qui marque l\u2019un des temps forts de la journ\u00e9e : un pianiste en queue de pie jouant sur un Steinway !<\/p>\n\n\n\n
Quelques photos et on repart.<\/p>\n\n\n\n
Passage sur le Rocky Creek Bridge plus modeste et on continue d\u2019alterner mont\u00e9es plus ou moins ardues et descentes : un vrai roller-coaster usant, d\u00e9moralisant\u2026<\/p>\n\n\n\n
On arrive au 30e kilom\u00e8tre, m\u00eame si ici c\u2019est plut\u00f4t des miles, au Garrapata Park, r\u00e9serve naturelle, avec de beaux aper\u00e7us sur l\u2019oc\u00e9an.<\/p>\n\n\n\n
Enfin, on arrive sur Camel Highlands au 22e mile. C\u2019est l\u00e0 que des gentils b\u00e9n\u00e9voles nous offrent des fraises g\u00e9antes, de la taille d\u2019une grosse p\u00e9pite. Et elles sont d\u00e9licieuses !<\/p>\n\n\n\n
24e mile : passage \u00e0 Point Lobos, l\u2019une des plus belles r\u00e9serves naturelles de Big Sur. Au milieu des cypr\u00e8s g\u00e9ants, on peut apercevoir des phoques et des lions de mer, voire des dauphins.<\/p>\n\n\n\n
L\u2019arriv\u00e9e est proche \u00e0 pr\u00e9sent et apr\u00e8s une ultime c\u00f4te, le public absent jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent, est dor\u00e9navant tr\u00e8s nombreux et chaleureux. Derni\u00e8re descente jusqu\u2019\u00e0 l\u2019arche d\u2019arriv\u00e9e o\u00f9 le speaker annonce mon nom avec son inimitable accent en soulignant que je viens de France. Un petit signe de remerciement au passage et j\u2019en finis en 4h31 sur un parcours de pr\u00e8s de 650 m de D+ ponctu\u00e9 de nombreux arr\u00eats-photos.<\/p>\n\n\n\n
Un tr\u00e8s gros kiff au final et les \u00e9toiles brillent toujours dans mes yeux.<\/p>\n\n\n\n
Big Sur est l\u2019un des \u00e9v\u00e9nements les plus recherch\u00e9s aux States et je le consid\u00e8re comme le plus beau parmi les nombreux courus \u00e0 ce jour. Mon r\u00e9cit ne retranscrit que tr\u00e8s imparfaitement les paysages et les \u00e9motions ressenties. Venez vivre Big Sur et\u2026 enjoy it !!! <\/p>\n\n\n\n
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Laurent Masset : 04:31:56<\/p>\n\n\n\n
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