Marathon de Paris 2024 2

Voici le récit de course de Caro sur le marathon de Paris 2024 qui s’est tenu le dimanche 6 Avril 2024.

Récit de Caro:

Le marathon de Paris, mon tout premier marathon … quelle aventure.

La semaine d’avant, Yoda demande « mais pourquoi commencer par Paris qui n’est pas le plus facile » ? Et bien parce que lorsque j’ai accompagné Olivier pour la première fois en 2016, et que je n’avais jamais couru de ma vie … j’ai eu le déclic et je me suis promis que j’allais m’y mettre … et qu’un jour c’est moi qui serais dans le sas de départ. Alors s’il n’y avait qu’un seul à faire, facile ou pas, ce serait le Marathon de Paris.

Il m’aura fallu 7 ans de CAP pour me sentir enfin prête … 2024, l’année de mes 50 ans sera la bonne !!! Olivier souhaite m’accompagner, nous inscrivons notre équipe sous le nom « un canard et une fée » …

Et pour faire correctement les choses, je demande à Gautier de me coacher. On démarre la préparation au mois d’octobre : on rajoute progressivement une 4^ème séance par semaine et surtout 2 séances de muscu. Au début mon corps trouve ça un peu violent mais il finit par s’y faire et arrête de couiner. A partir de janvier, on rentre dans la prépa spécifique. Je ne me suis jamais sentie seule dans cette prépa. Olivier, et l’équipe habituelle (Marianne, Séverine, Guillaume, Edwin, Christine) suit quasiment à toutes les sorties. Nous partageons nos doutes, nos coups de mou, nos ras le bol .. Mais on garde le cap.

Arrive enfin le jour J, après une nuit un peu agitée.

Je suis finalement moins en forme que ce je pensais, mais je suis curieusement détendue. Je sais qu’Olivier va être avec moi tout le temps et ça me rassure.

Dans le sas de départ, nous patientons tous ensemble dans la bonne humeur. Le stress commence à se voir sur certains visages. Finalement nous partons légèrement vêtu ; il est peu probable qu’il pleuve et il fait doux.

J’ai travaillé une allure pour un 4h30 (=6’24) mais je ne souhaite en réalité que finir .. et en bon état. Pour suivre les conseils de Gautier et de Yoda, je vais me concentrer sur ma FC en priorité. D’après ce que j’ai fait à l’entrainement, à une allure moyenne de 6’24, je devrais être autour de 150-155 max.

Sauf que rien ne se passe comme prévu. Nous passons la ligne de départ et je décide de suivre Yoda qui est parti pour une allure cible 4h30. Et dès le départ, ma FC est trop haute. Comme cela peut arriver parfois en début de séance, je décide de garder l’allure et d’aviser autour du 5^ème km, ça devrait descendre. Sauf que voilà, la FC ne descend pas. Je décide de faire le point tous les 5km.

Ravito du 5^ème, on marche quelques pas, on mange, on boit, je décide de conserver l’allure. Même chose au ravito du 10^ème, bien que ma FC toujours trop haute. 15^ème km, ma FC tangente les 170 alors je décide de lever le pied. C’est une décision qui me coûte … mais je suis dans l’inconnu total et je sens que c’est la bonne décision.

20^ème km … je vois mon neveu, ma sœur et mon beau-frère ! Je suis super contente de les voir. Je fais un bisou à Ariel, on court quelques mètres ensemble et c’est reparti !

On passe le semi … là je me dis quand même que je m’étais imaginée que jusqu’au semi, ça serait facile … et qu’en fait depuis le départ c’est compliqué.

Mais bon, c’est compliqué surtout dans ma tête …. Pour le reste, il faut être honnête .. ça va ! Mon pied gauche me brûle sérieusement mais je pense que c’est juste une ampoule … Mon pied droit qui m’a tellement emmerdé ces dernières semaines va plutôt pas mal …donc ouais ça va ….

En plus … je ne sais plus exactement où mais on a croisé nos supporters du jour ! Christine, Laurent, Nattes et Gaëlle ! A chaque fois ça me fait tellement du bien de les voir. Et je me dis : « quoi qu’il arrive, tu as la chance, alors sourit »

Et alors au 26^ème km, je ne sais pas ce qui se passe. Tout d’un coup je m’arrête. Une grosse boule de stress et de sanglots monte violemment depuis ma poitrine et monte dans la tête et les yeux. Je me dis qu’en fait je ne vais jamais y arriver, alors que pourtant je ne suis pas encore dans le dur. Olivier m’attend, me rassure et on repart.

Arrivent les fameux tunnels !! Je m’étais imaginée que les remontés seraient difficiles, et bien pas du tout … ce sont les descentes ! Premier tunnel … aie aie aie, ça brûle dans les cuisses, alors je suis plutôt contente de remontrer de l’autre côté ! Au bout du 3^ème, parce qu’évidemment je ne les avais pas comptés avant de partir… je demande à Olivier « c’est le dernier ? » il me dit oui oui mais je le sens peu sur de lui … tu penses, y’en avait un 4^ème. Saloperie de tunnels ……

Arrive le 32^ème km, ma distance max jusque-là. Et je réalise que c’est à peu près le kilométrage du célèbre mur. A part une légère nausée, tout va bien. Je dégaine alors le gel de secours dans lequel j’ai mis une bonne dose de gingembre et ça passe.

Et le mur, je ne l’ai pas vu.

Autour du 36^ème km j’aperçois quelques mètres devant un tutu vert. C’est Sophie, puis Sonia. Mais je les laisse filer, elles sont plus rapides. A partir de là, la FC n’est plus vraiment un problème. Le problème, ce sont mes jambes qui me brulent à chaque foulée.

Dans le bois de Boulogne, des amis de Nanterre sont venus nous encourager sans nous prévenir ! Une très bonne surprise !

39^ème km, je revois Nattes qui me filme ! Ça me fait plaisir de la voir.

Quelques mètres plus tard, à ma surprise, Olivier me dit « J’ai mal aux jambes, est-ce qu’on peut marcher ? » Là, deuxième décision difficile. Je lui dis « désolée, je peux courir alors je cours ». Et je continue seule. J’avais imaginé que nous franchirions la ligne d’arrivée main dans la main… mais je ne peux pas me mettre à marcher, pas maintenant.

Et je finis seule. Je ne suis pas rapide mais ça tient. Maintenant il pleut et nous passons sur des pavés alors je fais super gaffe de ne pas me casser la figure. La foule encourage tout le monde et j’entends mon prénom tout le temps ! L’ambiance est totalement dingue.

Le GPS de ma montre m’a un peu décalée, genre 500m, alors je suis surprise de voir le panneau 350m. Bon il est largement temps que je tente un sprint. En fait je ne sprint quasiment rien du tout mais l’effort est tel que j’ai l’impression de partir comme une fusée.

Je franchis la ligne d’arrivée et là je ne vois personne. Dans un premier temps, ça me chagrine mais je réalise vite qu’on ne peut pas rester dans cette zone … on est gentiment mais fermement poussé vers la sortie car il y a trop de monde. Et finalement ce n’est pas plus mal car voir un visage amical m’aurait probablement submergée d’émotion …Là je suis juste très heureuse.

A J+4 où je vous écris ce récit, je crois que je commence juste à réaliser que je suis maintenant marathonienne .. et j’en suis fière. Je suis aussi assez fière que, bien que la course ait été difficile, j’en garde un bon souvenir et je pense avoir correctement géré. Important aussi, je suis en forme … et je sais déjà que je vais recommencer un jour.

Conclusion : le plan de Gautier était idéal pour mon âge, mes performances et pour un premier marathon. Les séances de muscu ont vraiment apporté quelque chose et je pense qu’il faut que je continue. Côté alimentation c’était bien aussi. Après, pourquoi la FC était plus haute que d’habitude ? Et bien je pense que je ne saurais jamais vraiment pourquoi. Probablement la chaleur. Mais c’est aussi ça une course … ça ne se passe pas forcément comme à l’entrainement, il faut juste faire avec.

Un grand merci à chouchou pour s’être cassé les pattes pendant 42km, à gérer mes ravitos. Merci à Gautier et aux filles (et les gars) d’avoir toujours été là pendant la prépa et merci aux supporters du jour ! Vous avez tous contribué au souvenir de mon premier marathon !

Résultat:

Caroline Gillier Paulin : 04:52:35

Christophe Brient : 04:33:26

Edwin Determann : 05:14:18

Eric Lonchampt : 04:38:11

Goery Join : 05:16:58

Guillaume Griffon : 04:39:32

Laurent Masset : 04:57:48

Marianne Forey : 05:05:45

Olivier Paulin : 05:02:54

Sandra Garandel : 04:38:11

Séverine Varet : 04:41:03

Sonia Braidottit : 04:44:50

Sophie Mahe Esnaul : 04:49:59

Thierry Crespin : 05:33:44

Valérie Lemanceau : 03:48:18

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