Voici les récits de course de nos nouveaux marathonien(ne)s de l’ASM, qui ont participé au marathon de la Rochelle 2017.
Récit d’Eric :
Je suis membre de l’ASM depuis l’année dernière, et je cours régulièrement depuis quatre ans maintenant mais surtout sur tapis de course pendant les deux premières années. L’année dernière quelques trails de 10/25 km et cette année des 12/30km.
Avant l’été, je décide de rejoindre Sandra, Christine et Laurent M déjà inscrit au Marathon de la Rochelle avec un objectif temps de 4H30. Durant tout l’été j’essaye de garder la forme en courant tous les trois jours et à partir de septembre de suivre le plan d’entrainement de Sandra établi par notre coach et les conseils de notre maître Yoda et mon objectif temps passe à 4h00…Puis au vue de mes progrès, je me dis qu’en 3H45, c’est jouable…Tonio et maître Yoda me disent : »Eric un premier marathon, ne te mets pas un objectif temps dans la tête, l’objectif c’est de le finir… »
Nico décide de rejoindre notre team et s’inscrit aussi à ce marathon et de cinq de l’ASM…
Fin octobre, semi-marathon de Vincennes, je termine en 1H33mn sans trop forcer: Je suis super content et je me dis en 3H30 ça devrais le faire ! Mon tendon d’Achille gauche me fais parfois mal mais j’arrive à le gérer.
Pendant les 15 derniers jours je cours peu et suis en manque, ce qui semble être bon signe et ma douleur au talon se calme vraiment.
Je pars le samedi matin pour 5 heures de route avec l’objectif de finir ce marathon peu importe le temps, de me faire plaisir mais en gardant dans mon coin de tête 3H30 si tout se passe bien…
Je me lève trois heures avant, je déjeune gentiment, et me prépare : crème NOK sur les pieds (géniale pas une ampoules : merci Laurent, merci Nico et les autres…), une bande de K tape sur mon tendon d’Achille au cas où (géniale aucune douleur à ce tendon pendant toute la course…) et je décide (mais j’hésite) pour soulager ce tendon de mettre des talonnettes sous les deux talons (j’ai déjà couru avec et fait des tests, cela me soulage) : première erreur je pense à postériori!
Mes amis me déposent quasiment sur la ligne de départ : un temps magnifique, ciel bleu, température de 12 degré, je suis couvert suffisamment et j’ai prévu si j’ai trop chaud une ceinture élastique conseillé par Marc mon collègue, ou l’on peut placer dedans l’ensemble de notre bordel qui nous rassure ( géniale cette ceinture sammie, de la place pour : gants, bonnet, coupe vent, 500ml d’eau en bouteilles souples de 250 ml, deux morceaux de sucre, une banane entière, mon portable, mes écouteurs et du sopalin)
Top départ : les 21 premiers se passent à merveille bonne sensation, je n’ai ni trop chaud ni trop froid, je bois et mange de la banane régulièrement. Au 15 ème, je bois du glucose liquide et je décide d’en prendre (deuxième erreur, je pense…) et je recommence au 20 ème (troisième erreur…). Je termine ce semi marathon en 1H37 ce qui est raisonnable : première boucle impeccable.
Au 25éme je reprend du glucose liquide (quatrième erreur) et à partir du 26ème des douleurs intenses dans les deux mollets et je me dis « enlève ces talonnettes » (je ne le fais pas, cinquième erreur) et je continue en m’hydratant plus en disant que « le mur des 30 » n’est pas une légende….Le trentième arrive et là je suis pris de nausées et je pense tout de suite au glucose liquide que je ne connais pas….Les douleurs aux mollets persistent et s’intensifient et se rajoutent des douleurs au quadriceps des deux cotés…j’ai mal, j’ai la nausée et je me dis : ralentis. Le premier porte drapeau des 3h30 me double, puis le second je suis à peu près au 36ème kilomètre et là j’alterne entre marche et course en me disant si tu t’arrêtes tu ne reprends pas car cela va se terminer en crampes aux mollets et quadriceps…Les portes drapeau des 3H45 me doublent et je tente de suivre ce rythme mais impossible : les douleurs restent stables, le public m’encourage quand je marche pour me donner du courage et je repars à une allure de 6 sur ma montre…Je fonctionne en pensant à chaque kilomètre, j’ai arrêté ma musique et écoute les gens me soutenir, les gamins qui frappent dans ma main : cela me fait du bien !…et je tiens en me disant qu’il est hors de question que le porte drapeau 4h00 me double!
Je termine en 3H57 au temps officiel mais un temps réel en 3H52! Je suis épuisé, je suis ému quand je reçois ma bourriche d’huîtres et pas ma médaille parce que je sais que la bouteille de champagne m’attend au frais avec les amis pour passer un bon moment.
Et là de longues minutes d’attentes à me refroidir en m’inquiétant pour ces drôle de dames…mais je sais que « charlie » n’est pas loin!
J’ai du mal à marcher ça fait rire le public et je m’en amuse aussi. Environs 30 minutes passent et Christine arrive et me tombe dans les bras en pleurs : on est ému mais content de l’avoir fini. Encore trente minute, et là, la plus assidue et la plus en larmes arrive : Sandra qui nous tombent dans les bras! Maitre Yoda en charlie l’a accompagné jusqu’au bout du bout…J’ai hâte de lire leur récits de course!
Ensuite Christine et Sandra se sont moqué de moi et de ma démarche très crispée…Mdr Mais la récompense a été de boire notre monaco ensemble avant de retrouver mes amis et de boire ce champagne avec ces huîtres gagnées difficilement…
J’écris ce récit ce lundi dans ma baignoire à remous où l’eau est chaude sur mes gambettes douloureuses mais ma tête pense déjà à la prochaine course et à toutes la documentation que j’ai récupérée dans le village marathon de la Rochelle : je sais déjà que ce n’est pas mon dernier marathon mais mon premier marathon…
Maintenant j’en sais un peu plus qu’avant, ce que c’est que de courir UN MARATHON.
Aujourd’hui mon temps est ce qu’il est, certains diront que c’est génial, d’autres me diront que tu peux faire mieux…surement mais l’essentiel est ailleurs : je l’ai fini et bien fini.
Merci à tous pour vos encouragements avant, pendant, et après la course.
Récit de Sandra :
Alors j’espère que vous avez le temps car mon récit est plutôt un roman !!
Par où commencer ? Par le commencement… c’est à dire d’ou m’est venue cette idée !!
Et oui question importante car pendant la course on se la repose !!!
Pour moi le marathon c’est l’épreuve de course à pied par excellence avant les ultras. Alors au bout de 3 ans de pratique, on en parle, on fantasme. Viens le nouvel an 2017 et la bonne résolution de l’année. Puis l’inscription, ça y est on a une DATE, le fameux 26 novembre, avec lequel j’ai bassiné toute ma famille et mes amis et même mes patients !!!!
Ensuite arrive le choix de ton temps pour débuter la préparation !! euh… je sais pas j’en ai jamais fait !!! Partons sur une base de 10km/h plus un coup de mou allez on vise 4h30. Ok ça fait 6,20 min/km pas mal !!! On se lance.
Le programme fait par le coach est accroché sur mon frigo, j’ai mes acolytes avec moi (Christine et Eric), mon maitre Yoda (Laurent) et chacun y va de ses conseils. J’étais un peu perdue car bien sûr tout le monde n’est pas d’accord, je décide de suivre le programme que j’ai et au pire, pour un prochain, on fera des ajustements !!
Alors la prépa, c’est dur, c’est long, c’est fatiguant, le week end, on oublie les sorties qui dépassent une heure du mat car le lendemain matin levée aux aurores pour aller courir !!!
J’attends avec impatience le moment où on « calme le jeu » 2 semaines avant quoi et encore !!! Et zut, le weekend juste avant, je me dis mais c’est déjà dans une semaine !! Et le stress monte !! En plus, tout le monde te demande alors « prête » ??!!!! Et à ce moment là tu cours plus donc pour te rassurer ben tu manges des féculents !!! Je pensais ne jamais me lasser des pâtes (« complètes ») mais si j’en peux plus !!!
Départ pour le week end marathon, le fait d’être dans l’action me calme d’un coup. Le retrait du dossard, c’est juste fou ! On sent l’excitation, l’ivresse de l’effort à venir. On retrouve tous les copains sur place. Et c’est ce qui a fait ma force avant, pendant et après, c’est ce groupe et le soutient des gens présents physiquement ou par la pensée (ils se reconnaitront).
Viens enfin le jour J, ce fameux 26 novembre. Toutes les conditions sont réunies, bonne humeur, grand soleil, on a chanté à tue tête dans la voiture pour se calmer, des fous rires… Valérie et Laurent nous attendent, sereins, on part dans le SAS. Je suis entourée de gens que j’adore et des personnes d’expérience pour le marathon, j’ai envie d’y aller et enfin de ressentir ce qu’est un Marathon.
Jusqu’au semi tout va bien, les jambes sont raides dès le début mais je mets ça sur le compte du stress. On est tous ensemble, concentrés, on profite, c’est agréable.
Puis vient le 25e, je commence à fatiguer, je ralentis un peu, passage à vide ? J’essaie tout de même d’accrocher mais rien à faire. Laurent dit aux filles de partir devant et reste avec moi. Il me laisse me mettre dans ma bulle et attendre que ça passe. Tant pis pour l’objectif 4h30 !! J’attends le prochain ravito avec impatience et au 30e je sais qu’une amie me retrouve pour faire 10 km avec moi, elle va me remotiver.
Mais après le 30e, c’est pire je sens du plomb de mes pieds jusqu’au dessus du nombril !! Je continue à courir, je ne veux pas marcher et de toute façon je me dis que si je marche je ne repartirais jamais. Laurent et mon amie m’encouragent. Je voudrais vraiment courir plus vite mais je n’y arrive pas c’est hyper frustrant. A ce moment là, on en veut à la terre entière, ceux qui nous doublent (comment osent ils !!) et ceux qui marchent (mais quelle tentation !!). J’ai vraiment atteint le fond quand un homme me double, je suis incapable de dire s’il marche ou s’il cours mais il BOITE et il me DOUBLE 😮 et je me marre.
Puis ça repart, un peu, je peux accélérer, chose incroyable, je me sens mieux en côtes qu’en descentes. Décidément, ça devient vraiment n’importe quoi !!!
Laurent ne me lâche pas : « allez tu as accéléré, perds pas le rythme, on finit, on accélère au 41e » . Je me dis il est fou !! Mais si au 41e on accélère. On en a tellement marre que ce qui importe c’est juste de finir, on sent plus les jambes, on veut juste voir cette p….. de ligne d’arrivée. Et là ça déroule c’est génial, il y a pleins de monde, ils crient ton prénom.
Laurent m’attrape la main, je passe donc la ligne d’arrivée avec Charlie (La classe pour un premier) en 4h50. A ce moment là je dois choisir entre pleurer ou respirer !!! Alors je respire et quand on m’accroche la médaille autour du coup, larmes, joie, émotion.
Je retrouve tout le monde, fous rires à gogo avec nos marches de manchots, on rejoue la marche de l’empereur !! Petite bière de récup : eh oui on perd pas les bonnes habitudes !!!
Pour conclure, le marathon était un objectif personnel et j’en ressors riche d’une expérience humaine et sportive magique. On ne sait pas dans quoi l’on s’engage avant de le vivre. Il faut être humble face à une telle distance. C’est dur mais j’ai déjà envie de recourir. A aucun moment, je me suis dit que je n’allais pas atteindre la ligne d’arrivée. Et si on va au delà des limites de notre corps et de la fatigue et des douleurs musculaires et bien j’annonce… j’y retournerai !!!
Merci pour votre attention, si vous avez eu le courage de me lire jusqu’au bout. Et j’espère ne pas avoir trop effrayer les futurs candidats / candidates !!
Récit de Christine :
Ce Marathon, j’en rêvais et il a été parfait. Des amis pour la prépa, un coaching de compet, des membres du club qui nous encouragent… et un super beau temps. J’en garderai un super souvenir, du début (entrainement) à la fin (le repos bien mérité durant 3 jours super sympa).
La prépa c’est long, fatiguant et j’ai appris beaucoup sur mes limites. C’est sympa aussi parce que nous étions plusieurs à courir et mentalement, ça compte.
La patience de Maitre Yoda a été mise à rude épreuve ! Ainsi que celle de Sandra. J’ai appris à être plus sage (tant pis pour les paris !).
Le jour J Pfiou quel stress ! Déjà se garer à la Rochelle ! Hôtel sympa, je rejoins le soir Reine, mon amie qui est venue courir ce marathon avec nous aussi. Pasta au repas, mais j’ai du mal à manger depuis la veille tant je suis stressée.
Dimanche matin, après une nuit quasi blanche, je m’imagine maître Yoda et Val flotter au-dessus du port de la Rochelle. Qu’ils sont Zen… l’expérience hein ! Je pense très fort à me concentrer car j’ai les nerfs à fleur de peau. Rassurée je suis par leur présence et celle de mes deux meilleures amies de course. J’ai rencontré d’autres personnes aussi, super sympas (Fred et Maryline).
Dernier café entre potes, Eric est déjà sur le pont à s’échauffer, il doit avoir les baskets qui rayent le goudron. On rejoint un troupeau de Charlie du groupe « Courir Le Monde » où Val et maiîre Yoda connaissent tout le monde. Il est où notre Charlie ? J’ai beaucoup moins mal aux piriformes, très douloureux et contractés depuis la prépa. Hélène a fait des miracles Ouf !
Coach m’a envoyé un sms d’encouragement, c’est cool ! Je pourrais le résumer ainsi « déconne pas et suis Laurent et Sandra ». Ok Coach !
Nous sommes dans le SAS…. ça part…. allez! Je ne lâcherais rien, je le sais déjà. Mais je stresse à mort, ça me coupe le bec d’ailleurs, vous y croyez ??
Laurent en bave un peu pour tenir la laisse, mais globalement, je suis sage, je cours bien.
Au premier semi, impeccable, aucune douleur. Y’avait ma famille qui était là pour m’encourager à plusieurs reprises, super le « ravito câlin » !! Val et Maryline sont là aux points stratégiques pour nous encourager, heureusement qu’elles sont là.
Au 25 ieme, je vois ma Sandra qui peine un peu, on l’attend, mais … ça semble plus sérieux. Nous partons donc à allure autour de 6’10 avec Reine et Sophie, rencontrée sur le parcours. Ça court bien…. On papote…. Aie, ma montre tombe en rade…. Plus de chrono…
Puis je décide de m’écouter et je pars…. Distançant un peu Reine et Sophie. Ca court bien, je remonte l’allure…. M’arrête au ravito des 30 pour boire mais je note que j’ai de plus en plus soif…
Bon, 34 ieme, c’est quoi ça ? Une douleur me prend par le bas des jambes, gonfle et remonte jusqu’au nombril. Ça bloque, ça coince, ça fait mal… C’est quoi ça ? Je ne connais pas, jamais eu cette sensation ?
Je vois des coureurs sur le côté qui souffrent, moi je réduis l’allure, pas le choix, ça n’avance plus de toute façon. C’est le « fameux mur » ?
Ouf le ravito des 35. Je bois comme un trou et m…. c’était du glucose ? Bon, je repars…. 300 mètres après, je vomis tout ce que j’avais avalé, bouh que je ne me sens pas bien. Dégueu ce truc ! Je repars mais j’ai mal de partout et cette sensation de crampes ne me lâche pas. Je suis en sous régime et j’ai super mal au ventre.
Allez Chris encore 7 km bon sang, tu tiens ! Lâche pas, tes jambes courent alors débranche la douleur et avance ! Je suis aidée par les encouragements des Rochelais, surtout quand nous passons en ville. Y a foule.
Peu à peu ça s’estompe… Je vois mon mari et mes enfants, super ! Allez… je passe la ligne d’arrivée en boitillant à cause des pavés. Je pleure, je ne vois rien du tout de mon arrivée, Reine me rejoint et me calme.
On me met une médaille autour du cou, et seulement là je réalise que ça y est j’ai FINI ! Je suis marathonienne !!! Vouaiiii. Eric était déjà arrivé depuis une bonne demi-heure, il nous attendait. Il a souffert lui aussi. Sandra et Laurent arrivent après.
Ouais… bah… 42.195 km… cela ne s’improvise pas.
Et je suis fière, je l’ai fini.
Je remercie maître Yoda pour sa tréééés grande patience, Coach et Val, toujours là, Sandra et Eric pour une prépa au top, ma tite famille qui m’a soutenue et accompagnée, Reine mon amie de toujours, le club ASM pour leur soutien incroyable dans cette première expérience.
Bon, bah maintenant, lequel konfé pour le suivant ? Et surtout KIKIKOUR ?
Résultats :
Eric Lonchampt : 03:52:00
Christine Laroche : 04:25:00
Laurent Masset : 04:50:00
Sandra Garandel : 04:50:00
Quelques vidéos :
Bravo à nos 3 bizuts ! mission accomplie…. Tant qu’on a pas fait un premier marathon (ou plus) on n’a aucune idée du niveau de souffrance qu’on est capable d’endurer….. C’est promis vous verrez, a partir du second, on l’aborde mieux physiquement et surtout mentalement.
See you next Marathon !
Bravo aux néo-marathien et marathonienne.
Vous êtes entrés dans la famille des marathoniens par la grande porte !
Le travail paie toujours. Je ne suis donc pas surpris par votre performance.
Très heureux et fier de vous avoir accompagné du cette magnifique épreuve.
Un reproche toutefois à Christine et Eric : on ne teste aucun gel ou boisson le jour de la course. Je l’ai pourtant dit et répété…
J’attends à présent vos inscriptions au prochain
Bravo pour votre courage et votre persévérance! Soyez fiers de ce que vous avez accomplis! Merci pour ce partage et à bientôt.
Excellent, et bravo !
Maintenant vous êtes marathoniens 😉
Vos récits donnent des frissons… hehe!
Un grand bravo à nos trois nouveaux marathoniens! Chapeau! Soyez fiers, très fiers de vous! Nous on l’est énormément de vous!
C’est la récompense de tous ces mois et de ces kilomètres d’entraînements! Motivation, courage, volonté… Bravo! You did it!!!
Merci pour vos récits, si bien écrit, on est dedans! 😀
Bravo, prenez soin de vous et profitez un max’! 🙂
Bisous!