Voici les récits de course de la famille Masset en Road Trip aux states sur le Marathon de l’Arizona le 14 Janvier 2018.
Récit de Laurent :
Pour mon 6ème marathon US, j’avais décidé de l’associer à un road trip dans l’Ouest américain. Celui de Phoenix, ou plutôt, de l’Arizona était particulièrement bien positionné en janvier.
Une semaine après le marathon de Cernay, le principal challenge était donc d’avoir récupéré de la fraîcheur d’autant plus que la chaleur était annoncée pour ce dimanche.
Après la récupération des dossards le samedi, nous avons pas mal marché pour découvrir cette ville gigantesque et tentaculaire. Le ciel bleu nous a accompagné tout du long et nous sommes rentrés à l’hôtel avec de bons coups de soleil.
Dimanche : réveil à 4h45. Sauf qu’avec le jet-lag, nous étions déjà réveillé depuis longtemps.
Une fois garée la voiture près de l’arrivée, je laisse Valérie se rendre au départ du semi et me dirige vers le métro.
En effet, le départ du marathon, le Full comme disent les américains, se trouve à l’opposé. Le jour commence à poindre quand j’arrive.
Je me place rapidement dans mon corral pour éviter la cohue mais c’est inutile car le marathon ne regroupe qu’environ 2000 coureurs, contrairement au semi qui a fait le plein.
7h50 : l’hymne américain est chanté a cappella comme sur tous les marathons US, la main sur le cœur et dans un silence religieux. Le patriotisme américain n’est pas un vain mot.
Sitôt le départ donné, je veille surtout à ne pas chuter car de nombreux coureurs zigzaguent sans se préoccuper de la gêne. L’entrée sur la 7e rue annonce une série de loooongues lignes droites de plusieurs miles chacune. Mais ce n’est pas la seule surprise du jour. En fait, le parcours est une succession de faux-plats montants très longs qui entâment les organismes.
Et si les nombreux orchestres de rock s’échinent à mettre de l’ambiance comme le public disséminé mais chaleureux, c’est la chaleur qui va tenir la vedette.
Dès le semi franchis en 1h57, la température ne va cesser de tomber jusqu’à atteindre 28 degrés. Heureusement, de nombreux points de ravitaillement ponctuent le parcours. Parfois même des « off » dont un qui offre de la bière aux runners !
Mon allure reste constante et j’ai même de la marge pour, normalement, passé sous les 4 heures au final.
Néanmoins, la chaleur croissante et un ultime raidillon vont faillir avoir raison de mes espérances. J’arrive tout de même à relancer sur les 2 derniers kilomètres pour finir en moins de 4 heures. 3h57 exactement et une 371e place sur un peu moins de 2000 finishers.
Prochaine étape dimanche prochain avec Lake Mead, 3ème volet de mes marathons de janvier (3 en 2 semaines) et avant d’attaquer la préparation des ultras de 2018.
Récit de Valérie :
Je suis membre de l’ASM depuis septembre 2016. Quand j’arrive aux entraînements je n’avais jamais couru. Les premiers cours ont été pour moi très difficiles. Je n’arrivais pas à courir plus de deux minutes sans m’arrêter mais le coach a dit : « si tu viens à chaque cours en décembre tu arriveras à courir 45 minutes ». Honnêtement, je n’y croyais pas du tout. Mais le coach a toujours raison. Du coup je me suis inscrite pour mon premier 10 km à Madrid. Et chut il ne faut rien dire à Laurent mais j’ai adoré ça. Donc quelques mois plus tard, on prévoit nos petites vacances de Janvier aux States et là je m’inscris pour mon premier semi marathon, Laurent faisant évidemment le marathon. Malheureusement, je me blesse en octobre, mais je continue de courir un peu mais en novembre je suis forcée d’arrêter l’entraînement. Foutu pour ma course et la préparation, mais les doigts de fée de ma Kiné (Sandra) font que j’ai de moins en moins mal donc malgré ses réticences je pense que je vais peut être tenter ou basculer sur le 10 km.
On est le 12 janvier et nous sommes à Phœnix. Le lendemain matin, on va retirer les dossards et là je me dit j’ai pas fait autant de kilomètres pour ne pas essayer. Alors je prends mon dossard et pour la cheville on verra bien. Au pire je pourrais abandonner ou marcher. On est dimanche matin, j’ai pas bien dormi j’ai fait des cauchemars sur tout ce qui pouvait m’arriver. Nous voilà parti de l’hôtel il est 5h45. On doit déposer la voiture au parking près de l’arrivée et Laurent doit prendre le métro pour rejoindre son départ. Il m’abandonne il est 6h15. Je vais jusqu’au départ, je me promène un peu et vers 7h bonne élève je fais mes étirements et je m’échauffe. Le speaker appelle, on doit aller dans les sas. Je me demande vraiment ce que je fais là toute seule. L’hymne américain retentit et je me mets à pleurer, je sais que le départ est proche et plus moyen de reculer. Beaucoup de musique, beaucoup d’ambiance du coup le moral remonte on est parti. Je mets mes écouteurs et je me concentre, j’ai peur que mon tendon me lâche. Les 12 premiers kilomètres se passent bien malgré que maître yoga m’avait certifié que le parcours était plat et il y a plein de faux plat montants mais ça va. Au 13eme kilomètres je fléchis un peu. Mais à chaque croisement les policemen nous encouragent et c’est vraiment chouette. Le paysage est magnifique et j’en profite. Au 15eme kilomètre arrive une côte énorme, là je maudis encore plus laurent et je la monte en marchant. En redescendant il y a des indiens qui jouent sur des tambours cela donne du rythme je repars en courant doucement. Le tendon tient toujours , le genou aussi. J’alterne marche et course pour me préserver. Il fait de plus en plus chaud, je n’avais pas pensé non plus à la chaleur. Pas un coin d’ombre. Arrive le 20ème kilomètre, je sais que c’est gagné, je termine en courant très doucement. Je passe la ligne d’arrivée et je pleure de nouveau. On me remet la médaille, j’appelle laurent qui m’attend au village marathon.
Je suis heureuse de l’avoir terminé et un peu déçue quand même car si j’avais pu mieux me préparer la course aurai été moins dure. J’en garde un bon souvenir de toute façon, le prochain je ne peux qu’améliorer mon temps. Mais cette fois je vérifierai moi même le parcours et ne ferai plus une confiance aveugle à Maître Yoda pour lui tout est facile et tout est toujours plat.
Bravo Valérie !!!!!
Le dépassement de soi, même devant la douleur, est synonyme de persévérance et de pugnacité !!!!
Et comme le dit Obi-wan kenobi : « La force est très puissante dans votre famille !!!! »
Les Masset sont un modèle pour nous !