Las Vegas, samedi 20 janvier au matin.
Sur le point de descendre au petit déjeuner, j’ai soudain l’intuition de consulter mes mails au cas où une info de dernière minute, concernant le marathon de Lake Mead, prévu pour le lendemain, interviendrait. Et effectivement, une news venait de tomber et pas n’importe laquelle : le marathon était annulé moins de 24 heures avant.
En effet, depuis la veille au soir, l’arrêt des activités gouvernementales avait été prononcé (le fameux Government Shutdown) occasionnant la mise en chômage technique de près de 900 000 fonctionnaires. Et, accessoirement, la fermetures des musées et parc nationaux.
Heureusement, loin de renoncer, Valérie s’est mise aussitôt à la recherche d’un marathon de substitution sur internet et arriva rapidement à trouver. Ce sera le Blizt The Coastline Marathon de Long Beach, au sud de Los Angeles.
Aussi trouvé, aussitôt sur la route. Près de 450 km à parcourir, dégotter un motel à l’arrache et repérer les lieux pour le lendemain.
Dimanche matin, réveil à… 4heures du matin ! Il faut vraiment être motivé, pour ne pas dire davantage…
Après les formalités d’inscription, départ à 5 heures, dans l’obscurité, sur une ligne de départ tracée à la craie. Il y a plusieurs distances proposées à la carte : 5km, 10km, semi, 30 km et enfin le 42km. Le Full comme l’appellent les américains.
Seulement, comment dire… s’il y a une cinquantaine d’inscrits, en revanche, sur le marathon, nous ne serons que… 8 ( !). Clairement, mon plus petit marathon en terme de participants.
Ce n’est d’ailleurs pas la seule surprise car le parcours se découle sur 4 allers-retours de 5. Km. Clairement, le type de course qui va me gonfler.
Ne sachant pas exactement où se trouvera le point de demi-tour, a fortiori dans la nuit, je pars prudemment avec un autre concurrent. Je n’ai même pas vu partir le futur vainqueur accompagnée de 2 féminines (qui finiront respectivement 2 et 3). Je les aurais volontiers accompagnés si j’avais su.
Le début de la 2ème boucle coïncidera avec le lever du soleil, somptueux, sur la plage de Long Beach, bordée de palmiers, à moins de 100 mètres du Pacifique. Cela atténuera un peu la monotonie de ces longs et fastidieux allers-retours. La fin de chaque boucle s’effectuera à l’entrée de la marina, juste en face du célèbre paquebot, le « Queen Mary ».
Les promeneurs, surfeurs, joggeurs et cyclistes ont pris possession des lieux et encouragent les rares marathoniens. Ceux-ci sont d’ailleurs rejoints, après 2 heures de course, par les concurrents nettement plus nombreux du 5 et 10 km, et qui nous témoignent pal mal d’encouragements. Il faut dire aussi qu’aux Etats-Unis, les marathoniens font l’objet d’une vénération, quel que soit le chrono final, au contraire de l’indifférence polie rencontrée en Europe.
La dernière boucle sera clairement de trop. Le soleil est maintenant bien présent et je me ressens pas mal de la fatigue des 2 marathons courus ces 15 derniers jours. Je terminerai donc à l’expérience pour achever mon 96ème marathon. Avec quand même un podium, puisqu’en consultant les résultats, il s’avère que je termine 2ème chez les hommes.
Je passe sur la médaille pas terrible et l’absence totale de dotations. Si les lieux étaient paradisiaques, je ne peux en dire autant de cette épreuve, au parcours rébarbatif. Et pourtant, je ne regrette rien car l’expérience était quand même enrichissante : courir seul, pour soi-même voire contre soi-même. Diamétralement opposée au marathon de Phoenix, la semaine précédente.
Finalement, il faut de tout pour faire un monde.
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Un beau récit……….. qui donne envie de refaire des marathons
Guillaume P