Marathon du Mont-Blanc 2018 5


Récit de Nicolas:

Avec auparavant, le magnifique post de Laurent sur son ascension du Mont-Blanc et de sa semaine passée là-bas.. C’est reparti pour une aventure alpestre!

 

C’est parti d’un coup de folie, il y a quasi un an.. devenu un coup de chance par le tirage au sort !

Sans savoir à quelle sauce nous allons être mangé.. Oh 42km.. c’est bon on a déjà fait.. 9h30 de barrière horaire? Mais ça passe large ! Ah c’est ça le profil? Combien? 2700m de D+? Euh c’est quoi ce bordel.. Pour ma part, je n’ai jamais dépassé 300m.. Mouhahaha. Mais ils utilisent tous des bâtons! Ils sont tous taillés comme des guêpes.

Bon tranquille c’est dans 10mois…

Zbim zbam zboum.. que le temps passe vite.. bon nous sommes au moins de mars.. mon collègue et moi avons vu je ne sais pas combien de fois les vidéos.. les profils.. les photos au boulot.. c’est bien marrant de se remémorer cela.. on dirait deux gosses devant un magazine Jouet Club pour cocher leurs cadeaux souhaités pour Noël.. nos amis collègues nous posent donc questions et intérêts sur cette course.. nous prenant sans doute pour des idiots.. ou du moins des ti’ tarés pour aller courir grimper marcher au Mont-Blanc un 1er juillet.

Grande préparation oblige donc.. beaucoup beaucoup de sorties de bornes.. d’entraînement en côtes que je n’avais fait auparavant. Aucun travail d’allure.. juste les yeux rivés quelques fois sur le dénivelé. Punaise que ça monte pas.. c’est quoi cette région où ça monte pas.. effectivement je n’ai jamais passé les 250m d’altitude là où je m’entraîne. Un hamster dans une cage.. et on fait la côte.. et on la refait 3 5 7 fois..
Beaucoup de kilomètres.. des courses de printemps géniales, inoubliables.. retourner sur le Marathon de Paris, et de la Loire; ne pas s’élancer sur le marathon du Mont-Saint-Michel mais changer pour le Trail de L’Archange là-bas. Hip hip hip sur ce trail de 56bornes, dépassement des 500m de D+……..

Bon allez dernière ligne droite.. les personnes doivent me trouver encore plus bizarre et taré que je ne le suis déjà.. à toujours courir. Surtout les collègues.. qui me voyaient changer de tenue pour partir courir après le boulot.. (Faute de temps oblige lors de ces semaines au printemps…) Le club me manquait temps… mais il m’était impossible de m’entraîner au delà de 18h-19h à partir de mars..
Je n’ai pas fait spécialement de sortie longue… Profiter des courses.. Marathons, Semis et ce Trail pour faire de la distance.. sinon des séances de moins de 1h30 1h20… Je connaissais déjà mon endurance, mais moins la capacité à grimper.

Allez hop on y go.. départ avec ma sœur pour Chamonix.. bah oui… C’était l’occasion de l’emmener là-bas et aussi de l’inscrire sur un magnifique 10km où je suis certain qu’elle s’en souviendra toujours. Un 10km unique.. (Peut-être, et je l’espère!!, qu’elle s’inscrira au club dès la rentrée! Elle ne cesse de progresser, et étant sur Maule jusqu’à fin 2018.. ça pourrait être trop cool!)

Malgré quelques couacs techniques dont on y pouvait rien.. tout s’est finalement bien décanté..
Après je ne sais pas combien de grammes de pâtes sur ces dernières 72 heures et de litres de St Yorre.. une bonne nuit, et un magnifique réveil en ce dimanchematin dans un cadre complètement fou… Rejoindre enfin mon Thomas, sa sœur Marion et son ami Baptiste participants à ce marathon, mais également sa femme, sa madre et son ami Yoann. Enfin je les revois.. ça fait tant plaisir.. on y est Putain.. Hop une tapette sur l’épaule..

On s’encourage encore et encore.. 7h02.. Goooo oui 2.. car nous étions en fin de SAS (euuuh je dis SAS.. mais y en a qu’un..) du coup, forcément ça bouchonne au début, ça marche.. on perd du temps mais on s’en fiche.. notre seule inquiétude de la journée sont les différentes barrières horaires et les blessures..

Le fait de courir tous les 4 est très rassurant, sympathique, enlève le quelconque stress ou autre.. et le temps passe plus vite..
Les premières chaleurs arrivent, 20 degrés au départ à 7h, nous dépasserons vite les 25 puis les 30 en ressenti quelques heures après.

Première (petite comparé aux monstres qui nous attendent) difficulté km 4-5.. hop ça grimpouille.. les gens devant nous se mettent à marcher.. beh nous aussi du coup.. ça y est.. nous sommes encore plus dans le vif du sujet.. et ça rebouchonne. Le temps de quelques blagues détentes..

Le fait de marcher en montée est nouveau pour moi, à l’entraînement dans les côtes c’était petite foulée.. mais toujours en courant trottinant. Je n’ai jamais alterné course marche.. Et bien ça se passe plutôt bien.. tous en file indienne.. suivant le rythme de la personne devant soi.. ça ne m’épuise pas, n’augmente pas vraiment mon rythme cardiaque..
Premier petit gel (au final je n’aurai mangé que deux barres et un gel… Pas grand chose c’est vrai.. mais niveau alimentation je ne me sentais pas en danger), première barre.. et comme toujours.. ça me donne des ailes et je savais que j’allais être bien bien bien.

Nous menons toujours notre petit train tous les quatres parmi ce monde de trailers. Il fait beau, chaud, les décors dès que nous levons les yeux sont juste incroyables.. magnifiques.. je n’ai jamais vu ça de mes propres yeux, étant très peu expressif j’avoue que pour le coup, je souriais un peu tel un beta LoL
Mais qu’est que ça sera la vue tout la haut…

Avant d’attaquer la montée du col des Posettes.. terrible nouvelle.. chute de notre Marion.. genou un peu sanglant.. l’adrénaline qui monte en elle, et essoufflement oblige donc.. merdouille.. qu’on aime pas voir ça… Surtout après 1h45 de course.. 🙁 Sa famille étant là pour les assister sur le long du parcours.. son grand frère l’annonce donc par téléphone et demande de prévoir Désinfectant et autre petit soin au prochain checkpoint!
Courage Marion, accroche toi, tu es une warrior, une force de caractère. Et nous savons toutes et tous la chance qui nous est offerte de pouvoir être là à fouler ces chemins magiques..

Envie pressante bonjour, va falloir que je m’arrête 20sec au prochain WC sur le bord de la route..
Avant cela, nous retrouvons sur le bord de la route la famille Verré, c’est la pause soin.. Aucun doute ils sont tous les uns des autres ensemble, entre de bonnes mains, et ensemble seront forts très forts. Il est donc venu le temps, pas des cathédrales, mais pour moi de poursuivre la course seul, de continuer, ne doutant pas du tout des compétences. Ça allait être un grand jour! Courage mes chers accolytes, force à vous, un tchek et c’est parti. Thomas, par message la veille, m’avait donné feu vert pour toute la course et ne pas devoir courir avec tout le long.. évidemment j’attendais cette course avec lui depuis des lustres, j’attendais tant ce départ ensemble.. et de pouvoir fouler nos premiers kilomètres ensemble. Je voulais au moins vivre le départ avec lui, avec eux, de courir ensemble le plus possible.. hélas une course ne se commande pas.. comme toujours.

Ravito au pied du col des Posettes.. Vite fait bien, envie disparu, on recharge la gourde c’est reparti.. Bim bam boum ça grimpe grimpe! J’entends hurler.. encore eux! Enorme! Hervé et Lor, merci beaucoup, merci énormément pour les photos, même le temps d’un selfie.. bon beh ça rebouchonne.. ça s’arrête complètement pendant 10min. Comme sur les autoroutes. Ça double de droite, et de gauche.. ça se resserre et ça bouchonne. Et même pendant les bouchons ça redouble par les côtés.. Super… Bon je m’en fichais du chrono façon. Les secondes et minutes découlent.. mais pas mon appétit. Gel du jour bonjour, pomme verte évidement.

Ça grimpouille.. tous en file indienne. On ne peut pas doubler.. ou alors.. doubler pour resuivre quelqu’un 1 mètre devant.. donc en gros c’est de la marche à la queleuleu.. manquait plus que la musique. Donc on suit le rythme de son prédécesseur.. ça m’épuise pas, au contraire.. ça m’en garde sous la pédale.. la montée affiche des temps de 15 17min au kilomètre c’est du délire.. hehe on prends 300m de D+ par kilo. Impossible de courir, on grimpe on grimpe.. mais c’est top !

Nous quittons la forêt pour une vue de dingue.. on s’approche des 2000m d’altitude.. on voir tous les sommets du massif.. de la neige.. le magnifique soleil.. tout en bas est minuscule..c’est dingue. J’en prends plein la gueule mais pas les jambes. Je kiffe tant! Comme je le voulais!

J’arrive au sommet du col.. Meheza, un runner rencontré la veille autour d’un verre après le 10km, est là-haut comme prévu! Trop cool de t’y retrouver.. ça me regonfle encore plus à bloc!!! Merci pour les photos là-haut, le temps de poser.. quel magnifique souvenir. Merci de ta gentillesse plus qu’énorme!

23e km donc.. on attaque la descente. J’étais déjà prévenu depuis des jours qu’elle était compliquée et technique. Le fait d’avoir garder toute énergie lors de la montée a préservé toute la lucidité pour s’attaquer à celle ci, tant mieux car les descentes en trail j’y connais rien et je suis une bille!
Mais tout se passe bien.. je prends mon temps.. j’apprends même à sauter, fouler quelques mètres quand le parcours s’y prêtait. mais sagesse.. c’est tellement pentu, poussiéreux par la météo sèche et chaude, des racines en veux tu, autant que des pierres, des rochers.. Au final on gagne limite pas de temps en descente comparé à la montée.. pas de problème pour la barrière horaire. Je peux prendre mon temps, lever les yeux dès que je pouvais pour profiter pleinement, mais très rapidement car mon dieu, qu’est ce qu’il faut être vigilant et garder sa concentration au sol..
Un super exercice.
Fin de cette folle montée/descente.

Deuxième moitié de course.. qui ressemble comme à la première. Sauf que nous avons juste un passage plat… Et d’un kilomètre et demi… Une allure de 5′ au kilo’ me rassure sur la forme. Allez hop on regrimpe. Même chose c’est de la file indienne.. ça marche.. on suit la personne devant.. on peut gratter quelques places pour monter un peu un peu plus rapidement mais on se retrouve forcément derrière quelqu’un a nouveau deux mètres plus loin. Vaut mieux se caler derrière quelqu’un, faire gaffe à ses bâtons.. pas se les prendre dans les jambes ou dans ses… Parties génitales.
Suivre ses pas..
4h, 5h, de course..

Je pense fort à mes compagnons du départ, j’espère vraiment que tout va bien, que ça avance toujours, et que ça kiffe grave!!

Dans le col précédant j’ai pu appeler ma sœur pour lui dire que tout allait bien.. que j’allais bien et qu’elle pouvait monter (télésiège hehe) vers 13h pour me retrouver à l’arrivée et profiter de l’ambiance du final des autres coureurs.

Montée Descente Montée Descente. On s’approche de la fin.. mais là que de la montée pour finir.. fini les descentes du moins en bloc.. prochain ravito au 38e.. encore 4 bornes.. vivement car je n’avais plus de flotte.. et qu’il me fallait du pétillant pour le sodium, car je savais que ça me ferait un grand bien.

Ravito passé, ça y est y a plus qu’à… On se remet en file et on grimpouille on grimpouille.. les kilomètres sont longs. La course est longue. Il fait super chaud super lourd mais ce n’est pas un souci. Les trailers en ont marre et ont bien envie d’en terminer. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés sur le côté, pas pour blessure mais par repos.. ça donne envie mais non en fait. Plus t’avance, plus tôt tu arriveras! Forcément.. Plusieurs cascades d’eau sont sur le parcours, nombreux sont ceux qui s’y arrêtent, trempent leurs pieds, leurs bras, leurs casquettes.. se refroidissent..
On sent que c’est la fin.. la montre indique 40km.. mais on sait toutes et tous que y aura du rab… Plus que 42…
On s’y approche 🙂 on passe même dans dans la neige fondue.. sans bâton faut faire gaffe..
Bon allez on accélère le récit.. 41 42 43… On connaît l’arrivée par cœur grâce aux vidéos… Je sais que ma sœur est proche.. elle est là.. court en ma compagnie plusieurs dizaines de mètres.. et me dit vas y, fais toi kiffer!!

Je franchis avec joie cette ligne d’arrivée, qui signifie donc Finisher du Marathon du Mont-Blanc.

Dingue dingue dingue, magique même.. j’ai pris mon temps.. j’ai profité tant que jai pu. Je ne me suis pas cramé, je suis en pleine forme.

Ne me restait plus qu’à redescendre en bas, en ville, une bonne douche pour dépoussiérer tout ça.. incroyable j’étais sale sale sale..

Mais Yoann m’aperçoit et m’indique que Thomas et sa sœur Marion ont abandonné au 32e, Marion pour des douleurs physiques.. et Thomas pour des problèmes digestifs… Je tombe de haut.. je suis tant triste et navré pour eux.. ils ont fait une prépa de ouuuuf, ont un cœur énorme de chez énorme, méritaient autant la médaille de finisher que moi, mais chaque course est une histoire dont on ne peut prévoir l’issue..
Elle comme lui ne sont pas abattus au contraire ne regrette rien, ont kiffé comme ils ont ou, en ont pris plein plein les yeux, ils ont kiffé et ça me fait plaisir d’apprendre ça! Un immense bravo à vous! Baptiste est lui finisher! Chapeau mon grand!

Un immense merci à ma sœur Roxane d’avoir été là tout au long de ce weekend magique… À mes petits soins.. et encore bravo!!
Merci à vous toutes et tous pour vos encouragements votre soutien, toute la force que vous m’avez donné depuis des semaines et encore plus la veille!

J’aurai appris encore et encore pas mal de choses en ce week end. Courir pour le plaisir.. encore plus. Faire abstraction du temps pour en prendre plein les yeux. Kiffer kiffer kiffer.
Plus de 7h de course, mais ça vallait laaaargement le coup!!!

Merci 💜😘

Love you.

 

C’était mon loooong récit du Marathon du Mont-Blanc… bon j’ai envoyé tardivement le mail à notre cher Laurent.. Mea Culpa..

En tout cas, je vous invite très très très fortement, si vous aimez un peu les bosses, la montagne.. à vous offrir ce WE magique à Chamonix, que ce soit sur le KM Vertical, le 10km, le duo Etoilé (course de 17km, tout le long accompagné de votre binôme! départ 20h), le 23km ou par chance et bonheur au marathon du MB! et si vous être encore plus fou, il y a le 90km Hehe!)

J’espère que vous avez passé, et/ou que vous passé un super bel été, que vous prenez soin de vous! Courage aux infatiguables travailleurs! Il me tarde vraiment de vous retrouver en septembre! Une année à vos côtés qui me fera du bien, encore plus belle que la saison dernière où j’aurai énormément appris avec vous, et en dehors. Je ne dis pas cela pour faire plaisir, mais c’est dit avec une énorme franchise, ça va bien mieux, et ça fait du bien! On n’arrête pas le progrès! Hehe

Gros bisous à toutes et à tous !

ASM Maule <3

 

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