Triathlon de Deauville 2020 11

Récit de Laurent :

Pour la première fois, je suis obligé de me fouetter pour écrire ce récit…. Voir même plus (trop de boulot, peu motivé). Quelle année spéciale !!!! Et dire qu’il y a un an, quasi jour pour jour je m’inscrivais pour la seconde fois sur ce super événement :  Le Triathlon de Deauville. Ce tri est tout simplement le plus gros rassemblement de triathlètes de France, entre 6000 et 7000 participants, du plus jeune aux plus anciens. J’ai encore en mémoire ces moments magiques de l’édition 2019, aller voir notre Tonio participer sur le « Découverte », faire un bon dej ensemble, et puis ma course le lendemain, ma première, j’étais sur un nuage.

Il était forcement évident pour moi que je resignerai en 2020, et puis surprise, Tom aussi qui a décidé de franchir le pas. On va faire des adeptes.

Mais tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu !!! en Mars patatra ! On voit tous s’envoler nos inscriptions sur les courses qu’on avait planifiées.

Ce n’est pas facile de se lancer pour la première fois dans des challenges, ici sportifs, mais en général quand on y a gouté on ne s’arrête plus et l’idée de se mettre des défis régulièrement donne aussi un sens à la motivation. Là, des challenges reportés ou annulés, des incertitudes niveau boulot, il a fallu en chercher de la motivation.

Ah oui, j’oubliais, une semaine avant le confinement, je m’étais enfin offert un super vélo de route, un avion de chasse (Trek Emonda 7, Etap), cela faisait 10 mois que je lorgnais dessus, j’ai pu en profiter à peine le temps de 2 sorties, et déjà j’avais trouvé le pilotage fabuleux.

Donc pas de vélo pendant 3 mois, à l’inverse de Tom que je voyais évoluer et progresser avec son super Home Trainer sur Strava. Entre temps le tri de Deauville avait été reporté de fin Juin à fin Septembre, je décide de ne pas annuler ma participation… la météo ne sera forcément pas meilleure, surtout la mer (Mdr), mais je veux participer.

En Juin, je démarrer ma prépa, et ça commence avec des sorties vélo en compagnie de Magic Fab, Tom, Raph (Mervoyer), ainsi qu’un autre super mec Rogier (Ro pour les intimes, un terminator) … j’en prends plein la tête à chaque sortie, mais c’est ça aussi qui fait progresser. A raison de 2 000km de Home Trainer par mois, Tom a littéralement explosé son niveau de pédalage. Je m’accroche à chaque sortie, si c’était facile ce serait moins marrant. La piscine c’est quand je peux et quand je suis motivé. La course à pied, bien que je sorte régulièrement, me pose souci ; Souffle court, 5 kg de plus pendant le confinement, toujours mes soucis de genoux / hanches que j’avais en Février, bref un capital confiance en berne.

Rentrée ASM !!! Que ça fait du bien de tous vous revoir !!! je me remotive mais le Tri c’est dans 3 semaines, avec un état de forme bien inférieur à mon édition 2019.

Le Tri sera particulier cette année, des conditions de courses et des gestes barrières à adopter, souvent difficiles à suivre sur une épreuve sportive. Les accompagnants ne sont pas autorisés sur l’aire d’arrivée, il était conseillé de plutôt encourager les participants sur le tracé du vélo. J’ai expliqué à Sophie que ce n’était pas la peine de venir me voir, elle aura droit à un « soin-massage » proposé par l’Hôtel pendant que j’irais manger du sable (c’est bon pour la peau aussi).

Le we du 26 – 27 Septembre est arrivé, l’hôtel est très chouette (c’est déjà ça), la météo est très chaotique. Je récupère mon dossard sur place et j’en profite pour regarder un peu les participants sur le tri L (1,9K Nat, 90K vélo, 21k CAP). Il commence à pleuvoir et plus on approche de la plage, plus le vent nous pousse fort. Sur les 2 épreuves de la journée du samedi, la partie natation a été supprimée et remplacée par de la course à pied. Je m’attends à la même chose pour le lendemain.

Après un petit tour en centre ville on repasse sur le parcours du Tri, il est 20h, il y a encore des coureurs (compter à peu près 6h de course sur un L en moyenne), il fait noir, il pleut, et le vent est encore monté d’un cran… j’ai mal pour eux, ils ont du vivre un grand moment de solitude. Pour me redonner le moral on a été obligé d’aller prendre l’apéritif au Piano-Bar du Royal Barrière juste à côté (Le spritz sur les conseils de Tonio était sublime), la bonne excuse.

Nuit du samedi au dimanche, j’ai très mal dormi, notre fenêtre qui donnait directement sur le côté de la plage, n’a pas cessé d’être agressée par le vent venu de la mer… ça a tapé toute la nuit, là j’ai commencé à arrêter d’en rire.

Dimanche 11h00, petit dèj façon brunch et il faudra être sur le parc à vélo entre 13h55 et 14h15 (mesures covid). Entre temps on apprend que pas de natation (Ce sera un Duathlon) et à la place une épreuve de course à pied de 3Km avec départ sur le sable (comme la natation) pendant 500m et le reste sur les planches de Deauville et alentours.  Je regarde le parcours des planches, il y a des endroits ou le sable a été poussé par le vent et a tout recouvert au point que sur certaines barrières Vauban, on ne voit plus les pieds. Donc en plus du vent à décorner un bœuf on aura aussi des conditions de terrain très difficiles (beaucoup de sable en CAP, et chaussées humides pour le vélo).

Échauffement avec le masque s’il vous plait. On nous appelle pour rejoindre l’aire de départ, la pression monte, mais aussi l’ambiance animée par un DJ qui fait péter les watts, on danse tous version échauffement, c’est top. Mon stress disparaît, je me rends compte que j’ai un dossard, ce que je n’avais pas porté depuis début Mars pour le semi de Rambouillet et là je pense aux amis de l’ASM ! Je suis l’un des très très rares à participer à un événement sportif qui n’aura pas été annulé, donc par respect pour toute l’équipe, je n’ai pas le droit de me plaindre. Le départ est en mode « rolling start » à l’inverse de la « Mass start » habituelle. 5 triathlètes partent toutes les 10 secondes en ayant au préalable déposé leur masque dans les poubelles prévues à cet effet, je me demande si cela ne pas être pareil pour le marathon de Deauville.

C’EST PARTI ! 500m dans le sable et je peux vous dire que le cardio est déjà à bloc, il reste 2,5k avec beaucoup de virages car l’organisation fait toujours en sorte que le tracé ne s’éloigne à pas plus d’ 1,5K de la ligne d’arrivée pour le plaisir des spectateurs.

Je finis ces 3k coolos, j’ai donc 1 an de plus pour progresser en natation. On passe au vélo, transition 1 en 3 mn, et puis c’est parti pour 40km de vélo avec un joli D+ de 550m. 3 jolies côtes au programme dont la fameuse St Laurent qui finit à 17%…. Cette dernière (on va parler de segment Strava pour Tom) est d’ailleurs chronométrée pour l’occasion… je mets 6 secondes de plus qu’en 2019. J’en ai bavé mais pas de pied à terre, car sinon c’est impossible de remonter sur le vélo. L’ambiance style Tour de France, noir de spectateurs, au plus dur de la pente, est toujours aussi magique.

La route est humide, donc c’est double vigilance, je ne tiens pas à finir aux urgences et abîmer mon avion. Je sens que je roule plus fort que l’an dernier mais en fait pas plus vite, les conditions ne le permettent pas. Un participant tombe à 300m de moi, aussitôt pris en charge par des spectateurs, « aie, fais gaffe Lolo ! »

Le parcours est vraiment agréable, l’arrière-pays tout vert de Deauville, avec de jolis villages et des belles forêts. Après 25km de grimpettes, descentes, accélérations dans les terres, on se dirige à nouveau vers Deauville, et la c’est le vent de face, et il est costaud le bestio ! Ça fait la même impression que forcer son allure sur le sable (on fait du sur-place). A 3km de l’arrivée ça redescends vers Deauville, on peut souffler et se reposer un peu.

J’arrive à la fin du vélo bien cuit, je n’avais pas l’habitude, j’ai même pas envie de courir avec le vélo pour rejoindre mon park. Je marche un peu et essai de profiter un maximum pour calmer le cardio et m’alimenter. Ma transition est, cette fois, plus longue, 4mn. Il reste les 10k CAP.

On est sur le bord de la plage, ça souffle bien là aussi, avec en bonus du sable dans l’air ! Je cours moins vite que l’an dernier mais bizarrement je contrôle mieux mon allure, j’avais un peu bossé précédemment les transitions Vélo + CAP, ça m’a servi (je retiens cela pour le prochain).

2 tours à effectuer avec un passage de 200m dans le sable prévu dans le tracé et d’autres passages sableux improvisés par le vent (sur les planches)… mais au final à 9,5 Km ça sent bon et je vois la ligne d’arrivée, je me défonce un dernier coup en accélérant… OUF c’est fini. Je n’arrive pas à savoir si je suis plus content de l’avoir fait que d’en avoir terminé, mais l’essentiel est là, j’ai fait honneur à mon inscription.

C‘était vraiment très particulier cette année, sur les 1500 inscrits de ce Distance Olympique, seuls 1032 triathlètes ont pris le départ. Par contre comme me l’avait dit Tonio il y a un mois, le Distance Olympique est d’un niveau supérieur et bien plus convoité que le DO750 qui a lieu le matin… Le DO 750 c’est en fait le DO mais avec 750m de natation (contre 1,5 sur DO). Le Distance Olympique c’est la référence pour les pro, donc le niveau est bien supérieur ; autant j’ai eu l’impression de ne pas être en dessous sur le vélo, autant sur le 10k je me suis bien fait doubler, et sur le 3k je n’en parle même pas.

A titre de comparaison, l’an dernier sur le DO750 je suis classé 239/1015 et cette année sur le DO 692/1032 (no comments), ok je suis moins en forme mais quand même y a une sacrée différence.

Au final, je ne regrette pas ma participation, comme le dit Yoda, on engrange de l’expérience quelle que soit l’issue de la course. Le plaisir d’avoir remis un dossard, le franchissement de la ligne d’arrivée et la fierté d’avoir vaincu les éléments de la nature en finisher, me laissent surtout de bons souvenirs, le reste on oublie ou on en rigole.

Allez à l’année prochaine, avec une meilleure forme et un beau soleil !!!!

PS : on avait prévu de rester jusqu’au Lundi sur Deauville… et bien il faisait beau !!!!!

Résultats :

Course à pied 3K dont 500m dans le sable : 00:18:10

Transition 1 : 3’10

Vélo 40 km : 01:28:42

Transition 2 : 4’02

Course à pied 10k : 00:57:30

Temps total : 02:52:28

Galerie photos :

Un des rares dossards sur 2020

La machine est prête! le bonhomme moins

Pas de nat !

Ca souffle très fort !

Les marches « ensablées » de Deauville

On ne voit plus les pieds des Vauban

Ou sont les pieds ?

I Did it !

Le parc à vélo se vide.. la tempête est passée !

Le lendemain au réveil! La loose !

Météo incomparable le Lundi

Mais ça souffle encore quand même