Voici les récits de course du marathon de Souhampton qui s’est déroulé le dimanche 14 Avril 2022.
Récit de Laurent M :
Après 2 reports successifs pour cause de pandémie, je suis enfin parvenu à courir mon premier marathon en Angleterre. Southampton est une ville de 250.000 habitants au sud-ouest de Londres, au bord de la Manche, et dont l’inscription à son marathon est plus facile que son illustre homologue puisque nous ne serons que 850 sur le Full. C’est davantage le semi et le 10 km, sur lequel Valérie s’aligne, qui attirent les foules.
Départ le samedi matin pour prendre l’Eurostar pour Londres que nous atteignons en 2h30. Le temps de prendre un taxi pour Waterloo Station et nous nous retrouvons dans le train pour Southampton distante de 130 kilomètres.
La météo est splendide : superbe ciel bleu immaculé (qui a dit qu’il pleuvait non-stop en Angleterre ?) et la température est printanière mais… le vent souffle en rafales à près de 70 km/h. La même météo est annoncée pour le lendemain ce qui n’augure rien de bon.
On retire les dossards rapidement quoique… Nous avions reçu un QR Code pour le retrait mais ils n’ont jamais réussi à les lire. Ils ont donc utilisé les bons vieux téléphones portables pour voir si nous étions bien inscrits. Que deux tentes sur le village -marathon, c’est dire sur cette épreuve est réellement à taille humaine. Et comme toute course en UK, entièrement dédiées aux « Charities », organisations à but humanitaire, pour lesquelles il est de tradition chez les anglais de collecter ainsi des fonds en se servant du sport comme vecteur de communication.
Le reste de l’après-midi sera consacré à la visite du Musée du Titanic, parti de Southampton en 1912 pour le destin tragique que tout le monde connaît. Sans oublier la vieille ville qui n’est pas bien grande, ni emballante.
On se rabattra à l’hôtel pour dîner car j’avais oublié que les Britishs mangent tôt, très tôt même… A 19 h, impossible de trouver une place dans un quelconque restaurant tant ils sont bondés. Influence du marathon ? du week-end ensoleillé ? Tant pis, on se couchera plus tôt.
Dimanche matin : le départ du marathon a lieu à 9h. L’hôtel étant situé à… 300 mètres de là, cela permet de ne pas se réveiller aux aurores et d’éviter tout stress. Petit déjeuner à 7h et retour dans la chambre pour les derniers préparatifs.
Le départ est situé sur Civic Center Road le long d’un grand parc au gazon coupé réglementairement à l’anglaise 😊. La température est idéale pour courir et le vent ne souffle pas trop (ça ne durera pas…).
Le semi part en même temps que le marathon, contrairement aux 5 et 10 km qui s’élanceront à 10H. Du coup, le peloton est conséquent avec près de 3.000 runners. De nombreux pacerunners pour le semi mais… aucun pour le marathon. Je me calerai avec celui du 1h55 pour la première boucle car il s’agit d’un parcours à effectuer deux fois.
Celui-ci est exclusivement urbain même s’il traverse plusieurs parcs. Le départ est donné. Rapidement, j’arrive à m’extraire de la masse pour courir juste devant le meneur d’allure qui est parti un peu vite, je trouve.
On passe devant le Bargate, monument emblématique de la l’époque Tudor pour longer les Docks. Puis, c’est la première grosse difficulté du parcours, la montée du Itchen Bridge qui enjambe le fleuve et qui ressemble au Pont de Tancarville par son pourcentage de montée. A son sommet, le vent souffle fort, très fort. Nous aurons à répéter le même effort à 2 reprises en aller-retour, ce qui ne manquera pas d’occasionner de gros dégâts à partir du 30ème km.
On longe à présent la Manche et on aperçoit de l’autre côté, l’Ile de Wright. Là aussi, le vent est de face. J’en profite pour m’abriter quelques coureurs.
Passage du 10ème km en 51 mn. Hummmm, un peu rapide compte-tenu du dénivelé qui nous attend. Après le franchissement de l’Itchen Bridge, on bifurque sur la droite pour remonter le fleuve. Les marathoniens et le semi ont le privilège de traverser le stade du FC Southampton, antre légendaire des « Saints » où nous avons tout le loisir d’admirer la pelouse coupée au millimètre du terrain sur lequel veillent les vigiles.
J’ai ralenti la cadence, d’autant plus que les indications kilométriques sont en… miles ☹. C’est donc plus difficile d’estimer sa moyenne. On remonte à présent le fleuve en traversant de nombreux parcs et pas mal de…ponts (donc ça monte…). Au 15ème kilomètre, on amorce le retour vers l’arrivée, enfin la mi-course pour le Full. Sauf que le parcours se corse encore avec une succession de montées et descentes avec un vent de plus en plus violent.
On passe devant l’Université et, dès lors, c’est une longue descente à travers le Southampton Common le plus grand espace vert de la ville. Enfin, dans le ligne droite menant à l’arrivée, les marathoniens bifurquent sur la gauche à travers un autre parc pour entamer la deuxième boucle. Alors que les coureurs du semi en terminent au milieu des cris des spectateurs, les marathoniens plongent brutalement dans un monde de silence. Passage du semi en 1h58. Ok, tous les compteurs sont au vert. La course peut commencer maintenant.
Le deuxième aller-retour du Itchen Bridge est compliqué : fatigue, dénivelé et surtout ce satané vent qui doit souffler aux alentours des 70 km/h. Le bougre arrive même à me déporter sur le centre de la voie. Dorénavant, même si on n’est jamais seul, le peloton est quand même bien éclaté. Je suis tantôt seul, tantôt avec un autre coureur qui me dépasse, que je redouble, qui me dépasse… Heureusement que les nombreux bénévoles donnent de la voix pour nous encourager ainsi que les nombreuses familles se promenant dans les parcs.
Au 23ème mile (kilomètre 37 je crois), au terme d’une ultime montée face au vent, encore et toujours, j’amorce la descente vers l’arrivée. Connaissant le parcours, il m’est plus facile à présent de me projeter sur la fin de course. Heureusement d’ailleurs, car il commence à faire chaud, un peu comme à Annecy la semaine précédente.
Ultime ligne droite conduisant à la ligne d’arrivée sur Above Bar Street, au milieu d’un brouhaha indescriptible dû au public nombreux qui tape sur les panneaux publicitaires pour encourager les finishers. J’arrête le chrono : 4h09.
Je récupère la médaille et le T-shirt Finisher, avant de retrouver, très facilement (nous ne sommes pas à Londres 😉), Valérie qui a brillamment terminé son 10 km. Avec de beaux coups de soleil pour tous les 2 ! Vive la météo anglaise !
Satisfait de ma course compte-tenu du profil de ce marathon, du vent et des sensations que je redécouvre après plus d’une année de blessures. On va pouvoir recommencer à avoir des ambitions un peu plus hautes à présent en visant des chronos entre 3h30 et 4h que je réalisais dans le monde d’avant. Mais cela, c’est une autre histoire…
Récit de Valérie M :
Il y a deux ans avant ce foutu COVID, quand Laurent décide de faire le marathon de Southampton, je me suis dit qu’est-ce que je vais faire pendant 4 heures le temps qu’il cours. Ce serait à Londres, pas de souci pour moi mais là Southampton bof. Alors, j’ai regardé les courses et j’ai vu que les temps pour les réaliser étaient très large et je me suis inscrite au semi-marathon. Je me suis dit ainsi on part ensemble et on arrivera sûrement en même temps, voir il arrivera encore avant moi.
Puis la course a été reportée comme beaucoup d’autres. Elle a été reprogrammée pour avril 2022. Après le décès de mon papa à Noël, j’ai manqué presque tous les entrainements du mois de janvier et en février, je venais surtout pour voir les membres de l’ASM et me changer les idées mais pas trop pour progresser en course. Pourtant il y a du boulot ! Laurent n’arrêtait pas de me dire que je devais préparer ma course. Alors j’ai réalisé que j’avais été trop ambitieuse et j’ai donc modifié mon inscription et je me suis mise sur le 10 KM, ce qui me parait encore énorme comme distance.
Le voyage fut long pour arriver à Southampton. Plus de ligne aérienne directe. Du coup, nous avons pris l’eurostar puis encore un train. Après avoir déposé nos valises à l’hôtel qui se situe à 3 minutes à pied du départ. Nous sommes allés chercher nos dossards. Pas de village marathon juste un stand pour les dossards. Le lendemain, Laurent est parti pour son marathon dont le départ était 1 heure avant moi. Je suis partie de l’hôtel en avance car j’ai toujours peur d’être en retard. Je pense être la seule française perdue au milieu de tous ces anglais.
J’avoue aller au départ de cette course sans trop de motivation, je suis persuadée que je ne vais pas la finir. Le départ est donné. Evidemment je pars trop vite. J’arrive à me réguler au bout d’un 1 km. Ça ne va pas trop mal et là au 3ème km le foutu pont. La montée pire que la côte de Beulle. Je marche pour le monter comme Laurent me l’a conseillé et je repars en courant en descente. Puis les kilomètres suivants, on n’arrête pas de monter et de descendre. C’est fou c’est une ville portuaire, je croyais que ce serait plat. Vers le 6 km, on reprend ce maudit pont, je refais pareil, je marche en montant et repars en courant quand cela redescend. Tous les bénévoles nous encouragent lors de notre passage, c’est très sympa. Je souffre, on ne peut pas dire que cela soit facile mais je termine en étant assez régulière, je crois. Je ne sais pas trop où j’en suis car je ne regarde pas ma montre et les panneaux indiquant les kilomètres sont inexistants. Enfin, un panneau qui indique que nous sommes au 8ème kilomètre. Là, je me suis dit c’est bon, je vais terminer.
Enfin l’arrivée, je la vois. Il y a une ambiance de folie. Les gens crient et tapent sur les banderoles cela me donne des ailes pour les derniers mètres. Je passe la ligne d’arrivée en 1 H 33. Heureuse de l’avoir fini car je n’y croyais pas vraiment je pensais n’être pas assez entrainée pour faire cette course.
Que dire, après ça. Merci le Coach pour les entrainements et bien sûr Merci à mon mari pour son inconditionnel soutien et ses encouragements avant cette course et merci également à vous tous les membres de l’ASM qui m’encouragent pendant les entrainements qui sont toujours difficiles pour moi surtout quand je me retrouve seule ce qui m’arrive la plupart du temps.
Résultats :
Laurent Masset : 04:09 (Marathon)
Valérie Masset : 01:33 (10Km)
Bravo à la Dream Team Masset.
Laurent encore une fois tu fais face à l’épreuve! Si c’est facile et plat tant mieux, si c’est galère avec du D+ et une météo de M… alors tu y vas quand même en mode warrior! Aucun marathon ne résiste à ta motivation.
Valérie, c’est vraiment super, malgré une fin d’année 2021 et un début d’année 2022 très éprouvant, tu as réussi à te mobiliser et terminer ce fichu 10k. Ne doute jamais de tes capacités et de ta motivation, douter c’est toujours quelque part admettre un plan B, tu t’inscris, tu y vas et tu termines, BRAVO!
Bravo à vous deux, une mention toute particulière pour valérie, sois fier de toi !
Merci pour ces récits riches en détails et encore bravo à tous les deux.