Voici les récits de Olivier et Laurent sur le Triathlon Ironman 70.3 de Vichy qui s’est déroulé le samedi 20 Aout.
Récit de Olivier :
Il y a des courses que l’on attend plus que les autres et ce 70.3 cela faisait trois ans que je l’attendais…
Tout commence le 17/09/19, après bientôt quatre ans d’arrêt du triathlon dû aux aléas de la vie, j’ai une furieuse envie de remettre le couvert et pas avec n’importe quoi, ce sera donc avec un Half Ironman.
Comme vous le savez tous l’année 2020 a été une année blanche en termes d’événement sportifs.
Début 2021, la crise sanitaire est toujours là et les piscines sont toujours fermées, impossible alors de s’entraîner en natation. Pour répondre à cette difficulté, l’organisation de l’Ironman de Vichy propose plusieurs options : une course avec ou sans natation ou un report l’année suivante. J’opte pour le report en 2022.
2022 arrive et la plus d’échappatoire, il va falloir préparer cette course. Première difficulté, pour commencer, l’état de forme n’est pas du tout celui de 2019. Les différents confinements m’ont bien profité et je commence l’année avec une réminiscence d’épine calcanéenne. La première action sera de perdre du poids.
La préparation commence doucement en course à pied, l’idée étant tout simplement de suivre l’entrainement du club et en adjoignant un semi-marathon mensuel entre janvier et juin.
Pour la natation et le vélo, je n’ai pas vraiment de plan. Je prévois plutôt de rouler et nager de façon régulière tout en me faisant le plus plaisir possible.
A l’instar des semi, j’introduis deux petits tri dans la préparation : Les Mureaux et Chartres.
Tout ça nous amène à quelques semaines de la course, avant le départ en vacances, dernière grosse sortie vélo avec transition et course à pied avec Laurent sous la canicule de juillet. Nous prévoyons que nous aurons la même météo le 20 aout pour la course ..
Début aout donc, départ en vacances avec en point de mire le week-end de l’Ironman 70.3. Et partir en vacances avec tout le matériel d’un triathlon et un cane corso de 50kg à la ration ménagère, c’est déjà une épreuve à part entière…le coffre est prêt à exploser ; le vélo est démonté et accroché sur le toit.
Une semaine avant la course la météo nous indique des risques de pluie pour le week-end du 20/08, vent de panique, on avait tablé sur la canicule et donc rien n’est prévu en matériel de pluie. Il me faut trouver à minima une veste de pluie pour le vélo. Ce sera chose faite en trouvant la dernière dispo dans un magasin de sport bleu et blanc.
L’objectif pointe bientôt son nez, départ pour Vichy le jeudi. Arrivés en début d’après-midi, direction le parc omnisport de Bellerive sur Allier pour récupère le dossard. L’attribution des dossards est originale, c’est premier arrivé premier servi. Les numéros sont attribués en fonction de l’ordre de retrait (cela aura de l’importance pour la suite). Nous y retrouvons Laurent, nous avons moins de dix numéros entre nos dossards. Nous visitons l’énorme village « Ironman » et nous récupérons le sac de dotation avec les sacs de transition et y faisons quelques emplettes.
Nous laissons Laurent et nous regagnons notre hôtel au centre de Vichy, le soir coup de tonnerre : l’organisation annonce l’éventualité de l’annulation de la partie natation en raison de risque sanitaire. En effet la station d’épuration en amont du lac a débordé et les minimas requis pour la qualité de l’eau ne sont plus remplis. La position définitive sera confirmée le lendemain avant midi.
Je consacre la matinée à finir de préparer mes affaires et les sacs de transitions et le vendredi midi s’est confirmé sur les réseaux sociaux, la natation est annulée …
Début d’après-midi, dépôt des vélos et du sac de transition de course à pied. Le parc à vélo est énorme (pas loin de 2300 bécanes), la transition va nécessiter beaucoup de concentration pour retrouver son vélo.
Retour en ville avec Caroline et Néo, petite balade dans la ville et sur le bord de l’Allier, retour au calme à l’hôtel et diner tôt. Le réveil va piquer … même si la nation est annulée, le petit-déjeuner sera servi à 4h30, l’hôtel est au petit soin avec les triathlètes. Cela a un petit côté surréaliste de croiser des sportifs à peine réveillés avec la tête un peu dans le séant.
Douche, enfilage de la tri fonction et la pression monte. Caroline m’emmène sur l’aire de départ. Au passage, nous emmenons une athlète suisse qui n’a pas eu de place dans la navette.
Arrivé au parc à vélo, il a plu une partie de la nuit les vélos sont trempés. Essuyage et dernier contrôle de la bête, je vérifie que j’ai bien tout mon petit bazar et je vais déposer le sac street wear (change d’après course) à la consigne. Laurent arrive et nous faisons quelques photos d’avant course.
C’est à 6h45 que partiront les pros, ensuite ce sera à nous en mode « rolling start », quatre par quatre toutes les 20 secondes et par ordre de dossard.
Nous quittons le parc aà vélo en file indienne pour aller sur la ligne de départ, le speaker met l’ambiance et le rythme à chaque départ de groupe de coureurs.
Et c’est mon tour, je clipse les pédales automatiques ; lance Garmin et me voilà sur les premiers mètres de mon premier 70.3.
Je roule cool, l’organisation nous a indiqué que des parties en bois de la chaussée des quais sont particulièrement glissantes. Laurent me rattrape vite, je lui dis que je roulerai cool et il file.
Une fois sortis des quais, nous voilà dans les rues de Bellerive, ça serpente et nous quittons vite la zone urbaine pour nous retrouver en pleine campagne. C’est plat et pour l’instant ce sont des lignes droites. Les kilomètres défilent et les autres concurrents fusent avec des vélos spécifiques triathlon qui sont plus rapides que les classiques vélos de route (et les pilotes sont surement plus véloces 😊). L’annulation de la natation et le départ en rolling start fait que l’écrémage ne s’est pas opéré avec la transition 1 et que de très bons triathlètes sont partis très en arrière, générant un flux permanent de dépassement.
Au bout de quelques kilomètres, arrive la première grosse montée juste après St Yorre. Je monte tranquille, la cadence est bonne et ça grimpe, la température n’est pas si basse mais j’ai une vraie sensation de froid.
Une fois monté, il faut redescendre … les meilleurs cyclistes s’en donnent à cœur joie ça file, ça frôle et je me crispe un peu. C’est à tel point qu’un concurrent passe tellement près que je sursaute et du coup je déchausse. J’en profite pour boire un coup.
Les km continuent à défiler. Nous traversons les villages des supporters sont là pour nous encourager. L’ambiance est dingue !
Arrive le second gros coup de cul. Je ne sais pas ce que je fais avec ma manette de commande mais je croise ma chaine et je déraille. Je mets pied à terre, je remets la chaîne au plus vite que je peux, je bois une gorgée et je repars, la côte est longue très longue.
Cela rebascule, descente technique et petit coup de cul, nous voilà à nouveau dans un village. Il y a un ravito et je le passe sans m’arrêter. Soudain il se met vraiment à pleuvoir. Inutile d’enfiler la veste de pluie, je suis déjà trempé, je me crispe un peu plus et augmente ma vigilance sur l’état de la route et les trajectoires à prendre. Arrive la balise du km 70, je m’aperçois que je commence à avoir mal au dos, puis vers le km 80 je ressens une douleur à la cuisse droite, les quadriceps commencent à être très durs.
Bon… plus que dix bornes ; cela devrait le faire pour la partie vélo. Nous revoilà dans la banlieue de Vichy, cela serpente. Pris dans le flux, je ne lève pas le pied sur ces derniers km comme prévu initialement.
Pont de l’Europe en vue et derrière j’aperçois le parc à vélo. Arrive l’arche de la T2, j’entends Caro crier et je la vois ensuite avec Benoit et les enfants de Laurent.
La descente du vélo est un peu raide. Ça manque de fluidité … trois quatre pas, et je me mets à courir pour rejoindre le parc à vélo. Il y a beaucoup de vélos mais c’est pas complètement la cata : je trouve ma place, j’accroche la bête et direction la zone de change de la T2. Je trouve la bonne allée mais je galère un peu pour trouver mon sac. Je le trouve enfin, je sors mes chaussures de running, change de chaussettes, mets mon casque dans le sac. Je suis prêt à repartir sauf que je m’aperçois que je n’ai pas enlevé mon jersey de vélo et pas pris ma nutrition. Je reprends mon sac, y mets mon jersey et récupère mon sachet avec mes gels. Ça y est je peux enfin partir sur le semi.
L’organisation a prévu un premier ravitaillent 100m après la sortie de la T2. Je m’arrête, récupère deux gobelets d’eau. Passage dans la « fan zone » avec une ambiance de fous. Le speaker a un petit mot pour chaque coureur. Cela donne plein d’énergie positive mais malheureusement, pas pour bien longtemps. Ma douleur au quadri gauche se manifeste de nouveau, je m’arrête pour masser ma cuisse quelques secondes puis je repars. Je réalise que j’ai laissé beaucoup plus d’énergie que prévu dans la partie vélo.
Le semi va être long ! Je trottine pour essayer de récupérer un peu d’énergie, puis arrive le troisième kilomètre, la machine sembler fonctionner de nouveau … je cours le km en 5mn15, puis grosse douleur dans le dos. Là, c’est la cata, la douleur devient aigüe dès que j’accélère. Je me mets donc à alterner marche et course. J’essayer de courir entre les ravitaillements et je marche au niveau du ravitaillement. Avec un ravito tous les 2.5 km cela devrait le faire.
Sur chaque ravitaillement je bois au moins deux verres d’eau plate plus un verre de St Yorre. N’ayant pas vraiment bu et mangé sur les trois premières heures de course, j’essaye de compenser.
J’avance tant bien que mal, la première boucle est presque faite. Nous remontons sur le pont de l’Europe et j’aperçois Benoit. Comme c’est un moment où je marche il me lance « Caro est plus loin, si elle te voit marcher elle va de te défoncer ». Je me remets donc à courir et passe dignement devant Caro. Puis on passe encore dans la fan zone d’arrivée pour entamer le second tour.
La grande ligne droite sur les quais de l’Allier me semble interminable. Je continue à alterner marche et course. Arrive le ravito du 13km, je prends mes deux gobelets d’eau plate et celui de St Yorre. Et tout d’un coup …. très grand spasme, je me mets sur le côté et tout ressort, les litres d’eau que j’avais bu sur les ravitos de la course à pied font le chemin inverse, cela dure de longues secondes … les bénévoles commencent à s’inquiéter, mais une fois que c’est fini je leur assure tout va « bien » puis je repars pour les kilomètres qu’il me reste. Je cours, je marche, je discute avec d’autres naufragés … on se remotive.
Je joue avec le mobilier urbain : tu marches jusqu’au bancs, tu cours jusqu’au passage piétons … je fais ça quasi jusqu’au fameux pont de l’Europe. Un dernier stop au ravito avant de monter sur le pont où je retrouve Benoit avec ses pompons mauves. Il court avec moi sur le pont, un juge nous rattrape et lui demande de quitter la course. Dernier virage avant de rentrer dans la zone d’arrivée : la foule nous encourage, ce qui me fait retrouver un peu mes jambes. Je cours, le camion Red bull envoie les watts. L’ambiance dans la fan zone au niveau de l’arrivé est énorme, je vois Caro et Laurent qui m’encouragent. Plus que 50m, je lève le bras, passe la ligne d’arrivée en 5 h 58 mn. Je fais quelques pas et je revomis. Les gentils bénévoles de la Croix Rouge viennent me voir, je vais bien c’est juste que je suis content comme Dominique Farrugia dans la cité de la peur 😉.
Récupération de la médaille et du teeshirt Finisher, je fais l’impasse sur la collation, je bois juste un coup d’eau.
Je sors de la zone d’arrivé et rejoints Caro, Laurent, Benoit et nos supporters du jour .. je suis fourbu !
Il me reste à récupérer le sac street wear et le vélo et on pourra considérer l’aventure comme finie.
Notre petit groupe décide de se retrouver pour un déjeuner bien mérité dans un petit restau sur les bords de l’Allier où nous profitons enfin du soleil tout faisant un premier debrief de la course.
Je tiens à remercier plusieurs personnes. Tout d’abord Caroline, qui a mangé du 70.3 depuis le début de l’année et qui a été d’un soutien sans faille. Laurent L avec qui j’ai pu partager des entrainements et de la saine motivation et Benoit S (et ses pompons) qui a fait la route depuis son lieu de vacances pour venir nous soutenir.
Pour conclure : un triathlon sans natation c’est pas vraiment un triathlon, surtout si c’est un 70.3, alors sûrement un nouvel épisode en 2023 …
Récit de Laurent L : Mon premier 70.3
« IRONMAN 70.3 ! » , rien qu’à l’écrire j’en frémis !!!! en 2016 lorsque je rejoins l’ASM, jamais je n’aurais cru un instant que ce genre d’évènement soit à ma portée ! Ok c’est vrai ce n’est pas un Full Ironman, mais le 70.3 est déjà pour moi une sorte de consécration. Allez, petit flash-back, comme j’aime le faire !
Je me suis inscrit sur l’Ironman 70.3 de Vichy 1 semaine avant le Tri de Deauville en Septembre 2021, l’idée me trottait depuis un certain temps. Je savais qu’Olivier était inscrit. L’ironman 70.3 c’est tout d’abord un Tri dit Longue Distance, c’est ensuite un événement organisé par la marque Ironman, et 70.3 c’est le nombre total de miles que l’on s’enquille, à savoir 1,9km de natation, 90km de vélo et 21,1km de running.
J’avais, à l’époque, besoin d’un challenge, un qui allait occuper mes pensées et mon énergie pendant 1 an. Ce besoin coïncidait (comme par hasard) à un moment de ma vie où beaucoup de choses devaient et allaient changer, une étape de ma vie un peu morose et qui me consumait à petit feu. J’ai, la plupart du temps dans des périodes peu propices, rebondi grâce au sport, là c’était devenu vital. Aux grands maux, le grand défi !
L’hiver a été assez compliqué, les séances ASM, je les trouvais trop dures, au début je pensais vraiment que Gautier nous faisait bosser un cran au-dessus de Tonio. Je ne tenais pas mes allures de référence, je ne faisais pas de vélo (même pas sur Home Trainer) et la piscine c’était quand j’avais envie, j’avais pas souvent envie…. Ca démarrait mal quand même. Ma balance faisait le yoyo, je déteste !
J’ai démarré Janvier 2022 avec l’envie d’en terminer avec tout ça, si je voulais réussir je devais entrer dans ma zone d’inconfort, me faire mal, bosser bosser et bosser, plus d’alcool et arrêter de bouffer n’importe quoi ! Février, je retrouve l’envie de courir avec l’aide de Valérie Lemanceau en l’accompagnant sur le semi de Paris. Je n’ai pas réellement suivi un plan d’entrainement mais dans ma tête c’était clair, chaque séance, chaque sortie, chaque course était un petit caillou pour Vichy et à chaque fois qu’on se voyait avec Olivier on en parlait. Je ne dirais pas que j’ai bu du Vichy Celestin tous les jours 😂 mais vous comprenez l’idée.
Pour me préparer à la partie running, j’avais prévu de faire un semi une fois par mois, mon sixième de l’année était le semi Pegasus (avec à chaque fois de meilleurs chronos), 2 courses de 10km qui m’ont permis de bosser mon allure en battant coup sur coup mes records (à 50 ans un 10k c’est un supplice), 2 Marathons pour l’endurance (Givry et Paris), un tri S (Mureaux) et mon désormais habituel Tri M à Deauville ou je fais un sub 3 pour confirmer mon état de forme.
En Février je prends des cours de natation avec un maitre-nageur qui fait aussi du tri, ça m’a permis de comprendre quelques automatismes qu’on ne trouve pas forcément dans les livres ou les tutos.
A partir de Mars je m’inscris dans la même salle de musculation qu’Eric, à Beynes. Ca motive plus de bosser en groupe et pas chez soi à côte de son canapé. Et comme Eric est à fond aussi, on va souvent ensemble à la salle le midi, ca permet de ne pas avoir de « flemme » au dernier moment.
En 6 mois, tous mes feux rouge passent au vert, je rentre dans un cercle vertueux : plus je performe, plus je suis en forme, plus je suis en forme, plus je performe! Je me sens super bien et j’ai l’impression que je pourrais abattre des montagnes. Perte de poids sur 10 mois -18 kg.
Fin juin, fin de la saison? et bien non ! C’est la dernière ligne droite de la préparation, 1 mois et demi pour faire quelques réglages, je lève le pied côté running et j’augmente ma charge sur le vélo et la natation. Un treck de 7 jours dans le Haut-Queyras début Juillet, 7 jours dans le Jura début Aout avec au programme quelques cols en vélo, et natation sur Lac en eau vive à raison de 1,5 à 2km par jour. J’ai d’ailleurs bien progressé, plus de pull-boy, une meilleure technique et je ne suffoque plus après 100m de crawl ! Je prends une énorme confiance en moi.
Au terme de ces 8 derniers mois de préparation, quelques chiffres parlent : 55km de natation, 1225km de course à pied, 2047km de vélo, 90h de musculation.
Vichy
J’arrive avec mes enfants le 17 Aout dans un AirBnB à 25 km de Vichy. Participer à un Ironman c’est supporter toutes les contraintes et règles imposées par la marque; Déjà on adhère aux règles générales d’un triathlon mais en plus la marque impose d’autres aspects, comme par exemple le retrait des dossards 2 jours avant, l’utilisation de sacs de transition spécifiques, le dépôt du vélo dans le parc la veille. Quand on lit le règlement, quasi à chaque fin de phrase on a l’impression que si on ne respecte pas la consigne, on est disqualifié !!! Bref, faut vraiment être motivé !
J-2 Retrait des dossards : Je retrouve Caro et Olivier sur place, on récupère notre numéro et dossard associé, visite du village Ironman, j’ai l’impression qu’Olivier a cassé sa tirelire 🤣 .
Des bruits courent sur la qualité de l’eau dans l’allier et l’éventualité que la natation serait annulée, NAN 😫 !!!! C’est pas possible, Olivier et moi on a fouetté pendant 2 mois en se disant qu’avec les canicules à répétition on nagerait sans combi (combi néoprène interdite au-dessus d’une eau à plus de 24 degrés), et là on parle d’annuler la nat faute aux intempéries de la semaine passée et des problèmes dues à la saturation de la station d’épuration. Franchement y a de quoi être dégouté.
J-1 Dépôt des vélos : Le couperet tombe, PAS DE NATATION ! ben c’est plus un triathlon, du moins ça laisse un gout amer, il faudra faire avec. Le parc à vélo est immense, on sent déjà une tension « positive », tout le monde a hâte d’y être. Les vélos doivent être déposés la veille c’est la règle, ainsi que les 2 bags : 1 bag « Bike » pour la transition 1 (accessoires de vélo + alimentation) et un bag « Run » (accessoire de running + alimentation) pour la transition 2. Il faut bien prévoir ce que l’on va déposer dans nos bags car on n’y aura pas accès le matin en arrivant sur site.
Jour J : Levé à 5h30 pour un départ à 6h15, en plus je suis avec mes enfants, je m’en veux un peu de leur infliger un réveil si tôt. Le départ en vélo est en mode rolling start par ordre de numéro de dossard, 4 participants partent toutes les 7 secondes. Olivier a le dossard 695 et moi 703 (La classe pour un 70.3) donc on sera quasi sur le départ en même temps, c’est cool. J’évalue notre départ à environ 7h45 et ce sera le cas.
Je suis très heureux que ma fille Héloïse et mon fils Alexis soient présents pour me soutenir, surtout sur cette première. Caro est là et Benoit (Schneider) fera aussi le déplacement dans la matinée pour venir nous encourager (c’est vraiment gentil).
La météo est pas top, il a plu dans la nuit et des averses sont annoncées dans la matinée, tout ce que j’aime quand je fais du vélo.
Départ du vélo : Ca y est enfin ! c’est le moment ou les sentiments sont assez confus, on est content de partir, mais un peu inquiet quand même, il faut assurer tout en gérant son effort, mais il faut aussi savoir profiter d’un moment aussi magique. Le vélo ne me fait pas peur, je n’ai pas pu rouler autant que je l’aurais voulu pendant ma prépa, mais sur chacune de mes sorties de l’année, plus ou moins longues j’ai pris du plaisir et eu de bonnes sensations. De plus j’avais vraiment bien assuré le parcours vélo sur Deauville.
Ca démarre gentil pendant les 11 premiers kilos, du plat qui permet d’imprimer une bonne allure et de chauffer les mollets. Ca double dans tous les sens, avec une chaussée un peu humide. 1ere ascension de 5km, avec quelques portions à 8% ! j’adore… en plus mon travail de fond dans le Jura avait pour but de me préparer à ce genre de « saloperie ». Arrivé au sommet au 16ième kilomètre, on va se prendre, jusqu’au kilomètre 60, 3 autres jolies côtes et une successions de petites montées /descentes bien casse-pattes. Il faut redoubler de vigilance, savoir gérer son effort, savoir relancer, faire super attention dans les descentes sur chaussée mouillée, et oui il commence à pleuvoir de façon soutenue. Vous allez rigoler, mais je passe mon temps à freiner sur les descentes, une vrai flipette ! Je compte bosser ce handicap en 2023.
L’ambiance est extraordinaire, lorsque l’on passe dans des villages, ce sont des centaines de supporters qui nous encouragent. Sur la dernière belle côte, au sommet, il y a à peine la place pour un vélo, on se croirait sur une étape du tour de France, sauf qu’on est sur le vélo, mémorable !
A partir du kilomètre 60 on aborde une longue descente pendant 15k, ce qui permet aussi de se « reposer » et relancer sur le final aux abords de Vichy… Un peu comme Olivier, je ne calme pas mon allure à 3k de l’arrivée, ça fuse et j’ai hâte de démarrer la CAP. Je vois le pont de l’arrivée, avec beaucoup de monde, un virage serré et c’est déjà la ligne dans les 50m, Argh j’arrive trop vite, la technique qui vise à déchausser sur le vélo et descendre en courant pour poser les pied juste avant la ligne (règle du tri) me fait défaut, j’ai été surpris, je n’ai pu déchausser qu’une seule chaussure, du coup je freine à mort mais le pied se pose 50cm après la ligne, je descends de vélo et recule pour, à nouveau franchir la ligne et ne pas avoir de point de pénalité. J’entends un spectateur à côté de moi de dire « Manque de lucidité », c’est exactement ça ! à retravailler pour le prochain.
Sur l’arrivé Vélo, je vois Caro et Benoit ça fait chaud au cœur !! plus loin mes enfants qui hurlent, whouah, ça donne envie de se dépasser.
Au final, à part la pluie et la chaussée mouillée, j’ai adoré ce parcours vélo, je réalise une moyenne de 30,2 (sur terrain sec les 32 – 33 étaient à ma portée). Je ne me sens pas fatigué et suis prêt à en découdre avec le semi.
Semi-Marathon : La Transition 2 (vélo – CAP), se passe relativement bien, on coure, on dépose le vélo, on recoure pour accéder à l’air de transition et se « transformer » en runner ! Niveau chrono je pense ne pas être trop mauvais.
C’est parti, avec comme d’habitude une allure un peu trop élevée, c’est l’effet euphorique et en plus en passant devant la Fan Zone (à côté de la ligne d’arrivée) le speaker met le feu, donc on se sent pousser des ailes. Le semi s’effectue sur les bords de l’allier, c’est agréable et très joli.
Je me sens très bien, j’essaie de me caller à une allure de 5’10, en fait je vais passer au moins 2k à me ralentir car je coure trop vite (4’50 – 5’05). La pluie a cessé, et le soleil pointe son nez et commence à se faire ressentir de façon soutenue. Pas de natation, une partie vélo effectuée selon mes objectifs, et si je finissais en fanfare sur le semi, j’ai l’impression que le 1h50 est à ma portée 😏 .
J’imprime du 5’10 pendant 11km, 1er Tour j’arrive sur le pont de l’Europe, je vois Caro, Benoit et mes enfants, j’accélère, allez lorsque je repasserai à nouveau ici, ce sera la fin ! A partir du 12ième k (après la fan zone), ma course change, l’allure baisse et tombe à 5’20 – 5’30, je ne comprends pas ! Alimentation, accumulation de fatigue ou le soleil qui tape fort (la température est passé de 24 à 30 en moins d’une heure) ? Quoi qu’il en soit il va falloir faire avec, à partir de là, je vais marcher 20m à chaque ravito (un verre d’eau, un morceau de banane, pastèque, un verre de St Yorre). 16 – 17 – 18 l’allure baisse encore (5’40 – 5’50), mais le public est toujours aussi chaud et encourageant. Le pont de l’Europe est en vu, il me reste moins de 3k et je sais que le Sub 2 que je m’étais fixé sera tenu (mais j’aurais bien aimé 1h50), j’accélère. Juste au pied du pont de l’Europe j’aperçois Caro et Benoit (et son pom-pom), je m’électrise ! Benoit me rejoint sur le pont et décide de courir quelques mètres devant moi et me filme (Magic Benoit), il me dit que mes enfants m’attendent sur la mythique « Finish Line » de l’Ironman.
Allez j’entends la musique à fond, je passe la fan zone, la Finish Line est devant moi telle que j’ai pu la rêver en regardant des photos d’autres éditions, j’aperçois ma fille (et sa célèbre casquette jaune) sur les gradins, il y a 30m à courir sur ce tapis rouge et noir, devant des gradins remplis, des speakers qui nous nomment et nous encouragent, 30m de bonheur, je savoure, je lève les bras, c’est l’aboutissement de tous ces litres de sueur versées ces derniers mois. Je passe la ligne bien content, je ne suis pas mort, juste bien fatigué mais sur un nuage. Je termine sous les 5h et même bien sous les 5h en 4h54, je suis sur que si la natation avait eut lieu, en comptant la T1 (env 4mn) et même en nageant comme une truffe, ce qui n’aurait pas été le cas vu les progrès des dernières semaines, j’aurais fait un Sub 6, soit en comparaison mieux qu’à Deauville sur une distance 2 fois plus longue, cela veut dire que j’ai encore amélioré mon état physique sur Juillet – Aout!
Je rejoins mes enfants qui m’attendent à la sortie du ravito final, je suis si content qu’ils soient là. Ensuite direction les gradins pour voir arriver Olivier, ce qui me donne l’occasion de profiter de l’ambiance de fous et de l’incroyable spectacle que nous offrent les 2 speakers et le DJ.
On retrouve Caro et Benoit pour la sortie d’Olivier, photos, congratulations et ensuite on part déjeuner tous ensemble dans un petit snack sur les bords de l’Allier, avec encore pour Olivier et moi, des yeux qui brillent de joie et de souvenirs.
Quel parcours sur 2022, les remerciements, y en a tellement à faire :
- Déjà mes enfants pour leur présence, leur soutien et leur patience à entendre parler de Vichy pendant 10 mois.
- Caro et Olivier auprès de qui je me suis rapproché ces 6 derniers mois, on a vécu de belles émotions ensemble pendant la prépa.
- Les sorties vélo/running avec Olivier, et je n’oublie pas Tom non plus.
- Les encouragements des ASM sur le Kikourkan mais aussi toute l’année, toujours aussi bienveillants et positifs.
- Eric, mon binôme de choc, avec qui on a partagé beaucoup de sueur à la salle !
- Benoit S avec toute sa gentillesse qui est venu nous voir et nous encourager comme jamais !!!
- La bienveillance de Gautier et ses encouragements fréquents pendant ma préparation (comme il le citait « la transformation de Laurent »).
Et maintenant ? Et bien je m’étais promis pour mes 50 ans un Tri L (70.3), Vichy c’était top mais sans la natation y a un petit gout d’inachevé… Et c’est trop dur pour moi d’attendre 2023 pour une seconde tentative… donc, profitant de mon état de forme et de ma prépa qui n’est pas si lointaine, je viens de m’inscrire sur le Tri L des 2 amants à Rouen le 18 Septembre ! Je sais c’est peut-être pas raisonnable, mais bon, je suis plus à ça près et puis je saurais si je « mérite le sub 6 ».
Résultats :
Laurent LETURGER M50-54 : Vélo 02:52:52 T1 : 00:03:52 Semi 01:57:30 Temps Total 04:54:12
Olivier Paulin M50-54 : Vélo 03:18:39 T1: 00:05:49 Semi : 02:34:20 Temps Total : 05:58:47
Vidéo :
Départ Vélo pour Olivier
Départ pour Laurent
20ième kilomètre pour Laurent
Ambiance électrique sur la Fan Zone et Finish Line
Finish Line pour Olivier
mais ils sont fous ces triathletes !
En lisant vos récits, je réalise que ce format d’épreuve n’est vraiment pas pour moi. Quand on voit la charge de travail pour chacune des épreuves, la difficulté des transitions, l’investissement que vous y avez mis (cours de natation, footing sous la canicule), je ne vous qu’un mot : respects ! Et à mes yeux, cela signifie beaucoup…
Merci Laurent pour ce commentaire, mais je pense que préparer un U Trail comme tu l’as déjà fait requiert largement autant de travail! Moi perso les U Trail je ne me sens pas capable d’en faire un.
Et effectivement au regard de ton parcours sportif, ton respect me touche beaucoup!
Merci pour vos récits. Je suis vraiment impressionné par vos exploits ! Une telle préparation et motivation. Déjà après 50km de VTT (bon je n’ai jamais fait de vélo de course) je suis mort et incapable de faire la CAP après. Bravo bravo vous avez fait ce 70.3 même si vous n’avez pas pu faire la natation. Je dans vos récits je sens que ce n’est qu’une partie remise.