SaintéLyon 2022 8


Voici le récit de Laurent Bernard sur la SaintéLyon qui s’est déroulée le samedi 3 Décembre 2022

Récit de Laurent B : Deuxième SaintéLyon

La première en 2021 avait été magique avec quasiment les 3/4 du parcours sous la neige. La deuxième connut un début moins magique avec une grève de la SNCF annoncée quatre jours avant le départ officiel. Le cerveau se mit alors à fonctionner en mode « quelle solution trouver pour y aller ? »… Au final,  le train ne fut pas annulé mais premier petit stress d’avant course.

Arrive donc le samedi avec un départ à 12h00 de Paris en TGV, direction Lyon Perrache et une arrivée vers 14h10. Premier repas pris dans le train en essayant ensuite de dormir car il s’agit d’anticiper la nuit blanche. Dès la descente, je prends le Tram  pour la halle Tony Garnier. L’expérience de l’année dernière permet de ne pas perdre trop de temps. 

Direction d’abord  la table de retrait du ticket de  transport pour la navette nous emmenant jusqu’à St-Etienne puis,  retrait du dossard ou plutôt du chasuble. L’organisation est bien huilée et tout se fait en 20 minutes. Petit tour dans le village running  pour voir le stand d’une course qui sera peut-être l’objectif du début d’été 2023 et pour l’achat  d’un complément pour ma boisson.

Cette année nous nous retrouvons sur place avec  un collègue et un ami à lui . Je ne le sais pas encore mais  le déroulé de la course en dépendra en partie.

A 15h30 , on se retrouve donc avec mes deux camarades de jeu. On mange une petite gaufre, y’a pas de mal à se faire du bien,  et à  16h30 direction la navette qui nous emmène jusqu’à St-Etienne.  Nous choisissons l’option de partir très tôt pour  pouvoir nous installer où nous voulons dans le palais des sports de St-Etienne. Nous arrivons vers 18h00 .

Nous nous installons immédiatement dans cette très grande salle  où un nombre important de coureurs est déjà arrivé. Nous choisissons l’option de faire un premier temps de repos et fermer nos yeux jusqu’à 19h30. Nous attaquons notre repas. Eux se rendent à la Pasta Party tandis que j’opte pour l’option de manger seul mon taboulé et mes pâtes.  Bonne idée car ils ne reviendront qu’une heure trente plus tard après avoir fait une queue interminable.

Le repas terminé, nous entamons le dernier temps de repos jusqu’à 22h00 tandis que les coureurs de la LyonSaintéLyon arrivent au fur et à mesure. Ils vont quand même se faire l’aller retour….

Nous pensons être dans les temps. La sortie de la salle se fait par deux portes et il vaut mieux ne pas être en retard car sinon ça va coincer. Nous nous dirigeons comme prévu vers la sortie vers 22h45 pensant être dans les temps et là , surprise, il y a déjà une masse imposante de coureurs 

L’attente va durer finalement jusqu’à 00h15  la plus grande partie  du temps en intérieur avec le matériel sur le dos et dans la chaleur. Il y a du retard, beaucoup de retard  et on apprendra une fois la course finie que c’était à cause d’une voiture mal stationnée ! Finalement nous nous retrouvons à l’extérieur vers 00h00.

Nous sommes dans une vraie Sainté Lyon avec du froid,  une pluie fine ainsi qu’un  brouillard bien épais, qui nous suivront  une très grande partie du parcours. Et là, nous comprenons très vite que nous sommes dans la 4ème vague de départ. Oups….c’était pas prévu.

Finalement l’ambiance se réchauffe et  monte crescendo jusqu’au départ. Une masse de frontales s’élance (trop)  rapidement  au milieu de ce brouillard épais. Le départ de nuit est vraiment magique.  Je me dis  finalement que je me suis fait des idées et que le positionnement en 4ème vague ne va pas impacter notre allure de course.

Erreur…..grosse erreur

Les 4 premiers km se courent donc à très bonne allure comme souvent. Les sensations sont bonnes  et aucune petite douleur ne vient troubler cette impression. Rien n’était arrêté mais nous commençons à courir ensemble. La lumière extérieure est là et étant en peloton il est possible d’éteindre sa frontale pour économiser un peu de batterie. Nous continuons comme ça jusqu’au 5 ème km environ où nous commençons la grimpette. Pas beaucoup de dénivelé sur la Sainté Lyon (2050 d+) mais tout est sur les 40 premiers km avec une impression de ne jamais courir sur le plat.

Nous comprenons alors très vite que ça ne va pas forcément se passer  comme prévu. Le parcours est pour beaucoup en monotrace sur cette partie et il est souvent impossible de doubler au risque de bousculer d’autres coureurs ce qui n’est pas vraiment dans l’esprit.

Surtout, nous ne parvenons pas à nous voir dans la nuit à cause du brouillard et du faisceau lumineux des frontales  qui nous empêche de distinguer les autres coureurs pourtant proches. Du coup, nous parvenons à nous suivre grâce à ma lampe clignotante sur le dos ou en s’appelant régulièrement.

Ca sera comme ça jusqu’au petit matin.

Nous continuons ainsi en marchant dans les côtes et courant dans les descentes car il n’y a quasiment pas de plat. Je choisis de ne pas regarder la montre et de courir aux sensations. Nous atteignons le premier ravitaillement à Saint Christo en Jarez au km17. Nous comprenons encore mieux que ça va être compliqué. Le site est plein. Malgré tout,  nous parvenons à nous alimenter correctement et assez rapidement. C’est une machine bien rodée et le nombre de bénévoles est impressionnant.  Nous ne restons pas longtemps pour ne pas nous refroidir.

Le deuxième ravitaillement complet est à 13 km. Nous ne nous sommes pas arrêtés longtemps mais  j’ai pourtant pris un coup de froid et ai du mal à me réchauffer. La chaleur reviendra finalement au bout d’une dizaine de kilomètres.

Nous continuons ainsi jusqu’au 30ème km. La fatigue ne se fait pas sentir et l’un de mes camarades de course me demande si je veux partir. Je ne perçois pas chez lui encore de fatigue mais j’ai pris beaucoup d’avance dans une côte.  Nous restons finalement  ensemble car de toute façon il y a encore beaucoup de coureurs juste devant et les allures sont souvent ralenties.

Nous parvenons au km 30 et  le ravitaillement de Sainte Catherine qui est également un ravitaillement complet.  J’en profite pour bien m’alimenter et pour remplir l’une de mes flasques avec de la soupe. L’avantage c’est qu’elle réchauffe dans un premier temps et qu’ensuite elle apporte les compléments nécessaires.  Petite astuce que m’avait donné un ancien l’année dernière…

Il y a encore tellement de monde que nous nous donnons rendez-vous à la sortie du ravitaillement. Je demande à l’un de mes acolytes s’il a pu se ravitailler correctement et là il m’informe qu’il n’a rien pu avaler.   Aïe….ce n’est pas bon mais ça peut arriver.  On lui explique que ça se gère et que sur du long ça va revenir.   Malheureusement il ne récupérera jamais vraiment complètement.

Nous continuons ainsi dans la boue en montant, descendant, montant, descendant…

Nous nous perdons de vue dans une côte. Je les attends en haut mais ne les voit pas. Au bout de 5 minutes je me dis que ça fait long et qu’ils ont  dû passer. Je décide donc de repartir tout seul et les retrouve effectivement au bout d’une quinzaine de minutes.

C’est là que ma lampe que je croyais avoir chargé commence à clignoter. Ce n’est pas bon signe. Elle s’éteindra finalement. Je sors ma deuxième lampe sur environ 2km mais la lumière bouge dans tous  les sens.  puis finis pas décider de mettre la batterie de secours. Sauvé. !

La pluie est encore là et avec elle les petits passages dans l’eau. J’opte sur l’un d’eux pour une traversée à gauche en équilibre sur une pierre. C’était pas le bon choix ! Mon gant se prend dans des barbelés et je me retrouve avec le bras bloqué vers l’arrière, accroché par le gant. Un gentil coureur me libère et nous repartons. J’en serai quitte pour en acheter une nouvelle paire. Heureusement aucun bobo, si ce n’est d’avoir fait faire trempette à mes pieds.

C’est à ce moment qu’arrive le bois d’Arfeuille puis la montée du Rampeau toujours dans la nuit, le brouillard et la boue qui transforme le terrain en tobogan, long, très long…. J’en avais entendu parler et c’est vraiment un bon gros mur. Mais on est là pour ça.Nous passons cet obstacle et continuons à un rythme un peu plus lent. On sent que ces montées descentes ont fait mal à certains organismes.

Mon collègue perd sa chaussure dans la boue dans les premières descentes du  40 ème km. Quand ça veut pas, ça veut pas…..  il finit par repartir après 5 bonnes minutes. 

Je crois que c’est le moment où il me propose encore de partir. Franchement, nous sommes au 40ème km, nous ne sommes pas des champions et je ne trouve pas que ça serait trop dans l’esprit. Même s’il y avait peut-être l’idée de faire un certain temps, finalement ce n’est pas le plus important. C’est quand même sympa de faire la course à plusieurs même si les conditions rendent la tâche pénible. 

Nous arrivons   à l’avant-dernier ravitaillement qui se fait au sec. Nous prenons le temps de recharger  les batteries ….  personnellement ça sera avec du pain et du saucisson. D’ailleurs,  je crois que ça a été comme ça à de nombreux ravitaillements. C’est ma nutritionniste qui ne va pas être contente !

Nous repartons et là une première douleur sous le pied arrive au bout de 2km avec la crainte de voir revenir une ancienne blessure que je croyais disparue. Ca sent pas bon. Finalement les portions de marche me font plus mal que les portions de course mais mes deux camarades ne peuvent pas courir non stop. Je décide donc de plier mes doigts de pied en marchant, me disant que ça limiterait les tensions. Ben…. ça a servi à rien. Je décide de boire beaucoup me disant que ce faux rythme m’a sans doute entraîné à boire moins et à manger moins. 

Le dernier « ravito » arrive. Mes acolytes décident de s’asseoir. Pas bonne idée ! Le départ sera douloureux pour eux. Départ qui se fait attendre et nous repartons après au moins 10 min d’arrêt.

L’un de mes camarades de jeu me remercie d’être resté avec eux depuis la mi-course . Je dois avouer que ces remerciements me font très plaisir. Ce fut une bien meilleure récompense d’ailleurs qu’un temps final qui sur ces parcours ne représente pas grand-chose.

Les 15 derniers km qui sont 100 % bitume se feront finalement sur le plat en mode marche course marche course…  sur de petites distances puis uniquement dans les descentes. Et là, miracle, c’est le moment que choisit la douleur sous le pied pour complètement disparaître.  Sans doute le résultat d’une meilleure hydratation …. et du sandwich pain-saucisson (j’ai envie d’y croire).

Arrive la fin de parcours et la côte de l’aqueduc . On croit que c’est fini et non, ce n’est pas fini. Cette côte est très raide, très très raide. Nous la faisons en marchant et nous nous attendons en haut.

La fin de parcours se fera quasiment uniquement en marchant sauf pour la photo finish.

Au final une vraie SaintéLyon, dans le froid, la pluie, la boue  et surtout beaucoup de brouillard très épais.  Une  SaintéLyon commencée à trois, finie à trois et ça c’est vraiment top.

Enfin, étant tout nouveau dans le club et plutôt habitué à courir tout seul ,je suis convaincu au final que les entraînements en groupe ont apporté le petit plus et serviront pour les futurs objectifs.


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8 commentaires sur “SaintéLyon 2022