Voici les récits de course de l’Ultra-Marin qui s’est tenu le samedi 01 Juillet 2023.
Récit de Guillaume:
Pourquoi me suis-je inscrit à ce trail de 56km – 500m D+ ? Un moment d’euphorie, un soir, surtout l’idée de participer à la course plutôt que suivre les coureurs/euses déjà inscrits. Je me suis souvent dit que j’avais fait une connerie… Le marathon festif de Givry m’a donné un peu plus confiance : j’ai vu qu’avec une bonne ambiance, en prenant mon temps et en m’alimentant bien je pouvais faire un marathon sans souffrir.
Début de la prépa 3 mois avant. Faite assez sérieusement en ne ratant pas trop de séances. Les deux entraînements ASM en semaine et deux sorties longues le week-end. 40 à 58km (pic) par semaine. Dont quelques sorties longues sur les terres de Sandra très agréables qui permettent de varier un peu. La sortie la plus longue sera le trail des cerfs de 28km qui se passera bien (sans sortie le samedi la veille pour ne pas prendre de risque).
Mais 28km ce n’est que la moitié de 56km… Et encore, l’organisation diffuse la trace gpx du nouveau parcours : 59,3km !
Arrivés à Vannes, Thierry M. est déjà parti sur le 100km, nous récupérons nos dossards au village puis regardons le départ du 175km après une petite balade en ville. Je vois Lilie Corne Rose, une copine de Yoda (« courir le monde » je pense) qui fait des vidéos sympas sur YouTube (elle était à Givry). Après une petite boucle elle repasse, je l’interpèle et on se check la main 🖐️
Après un resto sympa et une nuit correcte, nous partons pour le départ à Auray, à 20km de Vannes. Jean-Phi, le mari de Christine nous emmène évitant ainsi d’arriver 2 heures avant le départ avec la navette (merci !).
Il y a du monde (2000), une vague part toutes les 5mn, nous sommes dans la 4ème. C’est parti ! On y est ! Il y a une petite émotion tout de même. Caro et Olivier sont venus nous encourager juste derrière l’arche du départ.
La course a été longue, très longue… alors je vais essayer de la faire courte.
Je ne dois pas compter les kilomètres, je dois courir, m’économiser, bien m’alimenter. Je n’ai pris que 2x600ml de boissons car il ne doit pas faire trop chaud.
Caro, Olivier, Isabelle, Maxime (monsieur Sandra), Jean-Phi et Vincent (monsieur Séverine) nous encouragent régulièrement sur le parcours, c’est super sympa !
Le parcours est joli mais c’est vraiment du trail avec beaucoup de passages avec grosses racines et grosses pierres, limite escalade parfois. Même un passage avec quelques cm d’eau du fait de la marée montante (jusqu’à 30 cm pour les derniers).
Nous sommes partis tous ensembles mais avec Marianne nous laissons rapidement les autres partir devant. Au 11ème nous retrouvons Christine qui a ralenti du fait de douleurs intestinales. Elle fait le plein au ravito d’eau au 13ème, Marianne et moi préférons l’éviter car l’an dernier plein de coureur avaient été malade suite à ce ravito.
Christine reste un peu en retrait. Nous arrivons au ravito du 21ème où nous retrouvons avec plaisir Sandra, Eric, Séverin, Valerie et Alexandre qui sont sur le point de repartir. Nous faisons le plein et repartons juste après que Christine nous ait rejoints.
Cela devient dur, après 25km, je commence à ne plus avoir beaucoup de jambes. C’est très dur psychologiquement de se dire qu’on est déjà dans le dur alors qu’on n’a pas fait la moitié. Comment vais-je réussir à aller au bout ? Je commence à douter. Marianne semble sûre de finir, elle.
30km, le moral revient un peu, je me dis qu’il en reste moins à faire que ce que j’ai fait jusqu’ici. Il fait plus chaud, je bois plus et suis vite à court d’eau. Heureusement un enfant avec une bouteille d’eau propose de ravitailler les coureurs et me remplit une flasque. Mon sauveur !
38ème km, je fais une petite vidéo que je poste sur le kikourkan et vers ma famille. Ma maman suit ma position et fait quelques commentaires.
Il y a pas mal de locaux qui encouragent les coureurs. Une dame est assise sur une chaise avec une autre chaise vide à côté d’elle. Je m’amuse à m’assoir avec elle pour encourager aussi les coureurs et discuter quelques secondes avec elle. Cela me rebooste… 3 minutes, et c’est de nouveau très dur. Je n’ai pas de douleur particulière mais la tête ne suit plus. J’envisage l’abandon au ravito du 43ème, mais non, pas le choix, et je suis convaincu qu’après une pause ça ira mieux.
On double régulièrement des coureurs du 175km qui n’ont plus de jambes et boitent. Je me dis que nous n’avons pas fait grand chose par rapport à eux… On arrive enfin à ce ravito. J’arrive encore à faire le guignol et à accélérer quand Caro me filme (tout ça c’est bien dans la tête !). On y retrouve Séverine qui a eu un gros coup de mou, sur le point de renoncer. Mais elle s’est requinquée et repart avec nous.
Prochain objectif, 48ème, il parait qu’après c’est plat et descentes. Ce qui ne sera pas tout à fait le cas. Mais finalement j’aime bien les côtes qui me donnent une excuse pour marcher. On marche de plus en plus, on arrive encore à courir un peu mais mon genou est douloureux quand je cours.
Encore à court d’eau, Vincent trouve une bouteille pour me ravitailler, ouf !
Je décompte les derniers km… Il n’en reste qu’un, Séverine est un peu devant, nous recommençons à courir, Sandra et Eric sont là pour nous encourager, nous rejoignons Séverine et accélérons même un peu pour passer l’arrivée !
Content d’avoir réussi, finalement avec moins de crampes que lors de mes 2 premiers marathons et sans faire de malaise !
Merci Sandra de nous avoir embarqués dans cette aventure. On l’a fait !
Récit de Marianne:
Tout commence il y a fort fort longtemps….en 2019 , je décide d’accompagner Sandra sur l’édition 2020 du trail 56km de l’Ultra marin. Le COVID va bouleverser nos vies cette année-là et l’édition 2020 a été annulée et partiellement remboursée. En 2022, Sandra s’est remise en forme après la naissance de sa deuxième fille et décide de participer à l’édition 2023. Valérie se charge de mon inscription car je suis en voyage sur l’ile de la Réunion.
Guillaume s’inscrit un peu plus tard à notre retour quand je lui fais remarquer qu’il sera peut être seul pour nous encourager et que ça va être long.
La préparation commence à l’hivernale fin janvier et se poursuit avec l’Ecotrail de Paris sur 30km. Ensuite nous suivons un plan de 10 semaines proposé par l’Ultra Marin avec deux séances en semaine et deux sorties longues le WE.
Nous testons un maximum le matériel : short, brassière, gilet d’hydratation, l’alimentation et les boissons…
Nous covoiturons avec Séverine et Vincent jusqu’à Vannes.
Après le retrait des dossards, nous trainons un peu pour voir le départ du Grand Raid de 175km donné à 17h30.
Le soir nous avons prévu un resto italien avec vue sur les remparts et les jardins à la française (c’est l’image que je gardais de ma première venue à Vannes). Merci Caro pour ce choix, c’était original. Il a beaucoup plu ce soir-là, nous avons pensé à Thierry qui avait pris le départ du Raid environ 100km à 11h.
La nuit, je dors plutôt bien pour une nuit d’avant course mais je me lève avec une sorte de tortis-colis entre les omoplates (mes rhomboïdes se rappellent à moi). Nous apprenons au réveil que Thierry a dû abandonner au 91ème km sur le raid (107.8 km en réalité).
JP nous emmène à Auray au départ et nous retrouvons tous les autres et même le troisième kiné Marc et ses amis. Nous partons dans le SAS4 à 10h15. Caroline est sur la droite mais je ne la vois pas, je la cherche à gauche. La course commence par 2km de descente. Nous restons groupés, même pour la pause pipi.
La météo est idéale, pas trop de soleil, un peu d’air, pas de pluie.
Les paysages sont très beaux.
Assez rapidement Sandra, Eric, Séverine et Christine partent devant… Nous avançons et retrouvons Christine vers le km11. Nous doublons des coureurs du Grand Raid, ils sont souvent dans leur bulle. Au km 14 Caro et Olivier sont là pour nous encourager puis de nouveau au km 21 juste avant le premier vrai ravito. Nous retrouvons tous les autres qui sont sur le point de repartir. Soudain des cris, un concurrent du 175 fait un malaise. Je mange un riz au lait, je bois de la Vichy Saint-Yorre puis nous allons remplir nos flasques. De nouveau des cris, un autre concurrent est allongé par terre. Nous repartons avec Christine, elle en marchant et nous en courant. J’essaie de trouver de petits objectifs pour motiver Guillaume. Après le km30, le terrain est difficile, rocher, racines… le ravito du km43 se fait attendre. Ma montre fait des siennes, elle annonce 1 à 2 km de plus que celle de Guillaume, elle « pense » que j’ai fait des tours dans l’eau. Nous marchons longtemps sur un mur étroit, le concurrent devant moi marche et on ne peut pas doubler. Nous devons aussi marcher très près de l’eau…et hop une vague et le pied droit est mouillé. La marée est montée.
Au ravito du km43, nous retrouvons Séverine qui se demandait si elle continuait. Mon espoir de manger un deuxième riz au lait est vite douché, il y a beaucoup moins de choix que sur le premier ravito, je tourne mais rien ne me fait envie. Nous repartons avec Séverine en alternant marche en cas de difficulté (racine ou petite pente) et course. La montre de Séverine s’est arrêtée, plus de batterie.
Il y a de très belles propriétés avec vue sur la mer, piscine. Le km48 arrive et la phrase d’Eric est toujours dans ma tête : l’objectif c’est le km48, après ça descend. Il y a une petite descente mais elle passe trop vite et je peste après Eric. De nombreuses personnes nous encouragent avec notre prénom et cela fait plaisir. Les redémarrages après une période de marche sont de plus en plus difficiles. J’ai mal aux côtes (probablement à cause des flasques), au genou gauche et aux deux hanches. Nous remontons le port croisons Eric et Sandra qui retournent à leur voiture et voyons enfin les tentes et l’arche d’arrivée. Nous nous faufilons entre les marcheurs et d’autres coureurs pour être tous les trois sur la ligne d’arrivée en même temps.
Après la course, les douleurs aux hanches s’intensifient (montée d’acide lactique ?). Je marche comme une mamie de 95 ans et si quelqu’un venait me bousculer, je pourrais tomber. Il faudra plus de 20 minutes pour remonter à l’hôtel. La douche réveille une ligne de brulure dans le dos… Nous n’avons pas le courage de ressortir, nous avons froid (hypoglycémie), j’entame mes saucissons et je bois une compote. Je n’arrive pas à me retourner dans le lit…une vraie larve.
Heureusement le lendemain matin ça va déjà mieux.
Je crois que c’est la première fois que je souffre sur une course.
Nous sommes lundi soir et j’ai déjà envie de courir.
Merci à Caro et Olivier d’avoir fait le détour pour nous encourager.
Merci à Isa, Maxime, JP et Elise, ça met toujours un coup de boost quand on voit des têtes connues.
Merci à Vincent de nous avoir attendu à l’arrivée et de nous avoir offert une bière.
Merci à Sandra de nous avoir entrainé dans l’aventure.
Merci à Séverine d’avoir partagé de nombreux moments dans la préparation et la course.
Merci à Guillaume de m’avoir suivi dans cette aventure.
Récit de Séverine:
J’aime les défis et les challenges ….. quand Marianne et Sandra ont confirmé leur participation pour l’Ultra Marin de Vannes sur le 56K, je n’ai pas hésité….. Sans vraiment réfléchir à la distance ! Jamais fait de trail aussi long, ni même de course sur route, d’ailleurs.
Début avril, Marianne récupère le plan d’entrainement proposé sur le site : on décide de le suivre, y’a plus qu’à.
Quatre sorties par semaine : pas facile dans l’organisation, mais pas le choix.
Entrainement seule ou en groupe avec découverte de parcours.
Nous nous organisons en groupe : co-voiturage avec Marianne et Guillaume, Vincent, mon mari nous accompagne : nous prenons la route le 30 juin matin.
Arrivés sur place, nous retrouvons Valérie et Alexandre, Sandra et Eric (accompagnés de Isabelle et Maxime), puis Christine, Jean-Philippe et leur fille.
Caroline et Oliver nous rejoignent le soir au restaurant : ils sont venus pour nous encourager, super sympa.
Jour J : surexcitée et trop contente de faire enfin cette course pour laquelle je m’entraine depuis des semaines
Nous retrouvons tout le monde dans le sas de départ à Aurey, plus Marc Mayaud.
Compte à rebours lancé, nous décollons à 10h15 : nous restons ensemble au démarrage, les supporters sont sur le chemin pour les photos et les encouragements.
Allure lente au départ car nous sommes très nombreux, les chemins et passages étroits, il faut se frayer un chemin.
Je décide de rester le plus loin possible avec Sandra et Eric, on verra jusqu’où.
Tout va bien, Eric met de la musique au 14ème, l’ambiance est sympa… on a l’impression d’avoir des ailes ; l’allure me convient
Nous arrivons au 1er ravito sur la distance de semi où nous retrouvons tout le monde : on s’encourage.
Nous attaquons maintenant la partie la plus longue car le prochain ravito est au 43ème et le parcours sera moins simple : chemins étroits, accidentés ou en bordure de mer (voir même sur la plage), racines, pierres, vraiment fatiguant.
Je commence à ne pas me sentir bien au 27ème, je suis plus essoufflée, ralentis un peu en me disant que le rythme de Sandra n’est plus le mien.
Au 32ème, je croise Vincent, j’en peux plus : manque d’eau, vertige, faim alors que j’ai de quoi manger sur moi mais je n’arrive pas à m’alimenter… je marche aussi vite que possible car je n’arrive plus à courir, la tête m’a lâchée.
J’ai marché jusqu’au 43ème : inutile d’expliquer le cauchemar en me disant que j’allais arrêter au ravito car je ne me voyais pas marcher jusqu’au bout. Je croise tout le long des coureurs du 175K qui n’en peuvent plus…. J’ai mal pour eux.
Vincent essaie de me remonter le moral ; j’arrive au Ravito où je vois Caroline et Olivier, cela me fait du bien. Vincent me dit de boire du BreizhCola et de manger.
Je m’assois sur un banc, je vois une coureuse faire un malaise… bref je me demande ce que je fais là.
Marianne et Guillaume arrivent : je me remotive et je décide de terminer la course avec eux.
J’alterne, BreizhCola, Tuc. Je prends le sachet de saucisson mis dans mon sac que j’avais oublié : la potion magique que Florence m’a conseillée : tu verras cela t’aidera à finir, m’avait-elle dit ! Je confirme.
On repart avec Guillaume et Marianne : j’ai réussi à remettre la machine en route avec mon sachet à la main ‘tuc, saucisson et amandes’.
J’ai rechargé les batteries, la tête est revenue : j’avance bien, même mieux que Guillaume et Marianne, je les attends. Je marche quand ils marchent, je reste avec eux.
AU 48ème ma montre ‘s’éteint… du coup, plus de kilométrage ; celles de Marianne et guillaume tiennent.
Nous recroisons Vincent qui nous motive. La route est plus simple.
Au 56ème, Guillaume râle en disant qu’il avait signé pour cette distance et refuse d’aller plus loin (fou rire)
Je marche pour rester avec eux… nous arrivons sur le bord du canal, je reconnais le lieu et là je vois Eric et Sandra qui ont terminé, ils m’encouragent.
Je me retourne et je constate que Marianne et Guillaume se mettent à courir, je fais pareil… il reste 500m.
J’arrive vers l’arche, je m’arrête et attends Guillaume et Marianne pour passer en même temps. Nous passons tous les 3 ensemble : Alleluia ! 1 heure de plus que prévu, tout de même…mais défi remporté
Mal aux jambes, mais pas HS…je récupère ma médaille et le teeshirt ; Vincent nous retrouve et immortalise avec une photo.
Je retiens de cette superbe course, car les paysages étaient splendides que dans la préparation, il faut aussi travailler le mental et l’alimentation (faut que j’apprenne à manger sur les trails)
Merci à Sandra pour m’avoir lancé sur ce défi, merci à Eric pour la musique sur le parcours et surtout un grand merci aux supporters !
Récit de Sandra:
Alors ça fait 4 jours que je me dit il faut que j’écrive un récit mais les mots et les idées ne viennent pas. Je crois qu’en fait je ne réalise pas vraiment que je suis allée au bout de cet ultra marin après 3 ans d’attente eh oui j’étais déjà inscrite en 2020…
La première chose qui me vient à l’esprit c’est une remarque d’une patiente suite au marathon de la Rochelle » ah bon vous avez fait un marathon, mais vous n’avez pas le physique pour ! » alors à cette dame aujourd’hui j’aimerai lui répondre ( poliment ça va de soi) qu’il ne s’agit pas de physique ou de profil mais de ténacité et de volonté. Nos seules limites ce sont celles que nous nous fixons nous même pas les autres…
Et cette deuxième pensée qui me vient, c’est la phrase que mon grand père me répétait « quand on veut, on peut » et moi qui scandait en apprenant à nager de bouée en bouée « quand on veut, on peut, quand on veut on peut !!! »
Et donc me voilà après une deuxième grossesse, une reprise de la CAP moins d’un an auparavant sur cette ligne de départ ce 1er juillet à Auray !
Dans ma valise j’ai emmené un super accompagnateur Eric, mon autre collègue Marc avec le groupe de bazainville, mes supers copains copines de l’asm sans qui cette préparation aurait été beaucoup moins chouette Marianne, Severine, Christine, Guillaume. Et bien sûr des fans ! non de simples supporters : Caroline et Olivier et surtout Isabelle la femme d’Éric et mon amoureux Maxime. Dans ce bagages, il y a bien évidement de nombreuses questions :
– est ce que m’a prépa à été suffisante
– est ce que je ne me suis pas trop fatiguée
– à quelle sauce je vais être mangée après le 42 e
– est ce que je vais pas avoir de soucis quelconque pensant la course
– est ce que j’ai emmené suffisamment à manger, suffisamment à boire
Et puis il est temps d’en découdre….
Les 10 premiers kilomètres sont très frustrants car je n’arrive pas à trouver mon allure, ça ralenti, ça accélère, ça marche et Eric qui me fait patience patience !!
Ensuite le paysage est époustouflant on profite c’est magnifique Severine est avec nous, on met la musique, elle pousse la chansonnette et arrive le premier ravito au 21e. Cool on croise Valérie L et son compagnon qui repartent, Marianne et Guillaume sont pas loin derrière tout va bien.
Petit coup de mou vers le 23/25, j’ai mal sous le pied ça m’embête un peu, je pense à Sophie, je commence à prendre de la sportenine et un petit doli !! Et c’est reparti !!
Mais cette fois, on perd Severine qui discrète était toujours derrière nous avait l’air d’aller bien et d’un coup on se retourne et plus de Severine. A chaque fois que l’on croise nos supporters on va demander des nouvelles des autres et on apprendra qu’elle est après avec Guillaume et Marianne donc rassurés.
Avant le ravito du 43 c’est dur je n’ai plus d’eau heureusement qu’un gamin au bord de la route me réempli ma gourde !! Il y a un passage extrêmement technique, les jambes commencent à être lourdes, j’ai envie de marcher mais Eric relance systématiquement et si je veux entendre la musique je dois suivre (pas mal la technique !!)
Enfin le 43e arrive. Le moral est bon, j’aperçois de nouveau Valérie L et son chéri qui repartent et nous suivrons quelques minutes après. Je sens des débuts de crampes surtout en côtes et finalement elle arrive au 50e mais grâce à mon fidèle collègue et ami et sa bombe de froid magique elle ne dure pas OK peut repartir bon je m’excuse auprès d’Éric certes je cours mais quand je vois mes allures j’ai honte 🙄🙄🙄
8.40 au kilo à certains moments c’est catastrophique mais bon je cours encore. Finalement on commence à voir des coureurs en sens inverse avec des médailles et bizarrement je le dis pas on est bientôt arrivé non ça me déprime en me disant euh ils ont fini. Je crois qu’il me reste encore 2 bons kilomètres à parcourir mais éclair de génie je demande à un coureur finisher qui nous encourage si la ligne d’arrivée est encore loin et miracle moins d’un kilomètre… Oh la bonne surprise du coup une légère accélération s’ opère, Isabelle et Maxime sont à l’arrivée je vois l’arche et ça se termine.
Bon petit clin d’œil à Blandine j’ai voulu être aussi classe qu’elle sur son premier marathon à Paris donc j’ai souri tout le temps !!
Merci à Sophie, mon binôme rencontré cette année et qui sans faire l’ultra cette saison m’a suivi sur toute la préparation et les courses…
Merci à Marianne, Severine et Guillaume et Christine pour toutes ces sorties variées et le plaisir d’être ensemble. Franchement je suis toujours venue avec envie à chaque entraînement.
Un énorme bravo à Christine qui malgré une prépa en dent de scie et sans savoir si elle allait terminer ou pas, finit dans le dur et toute seule ce parcours. Quel courage tu m’a impressionné
Et bien sûr un immense merci à Eric, on n’a pas du tout couru ensemble de l’année, tu m’as laissé faire ma prépa à ma façon en me donnant des conseils quand je les demandaient. Tu m’as préparé mon petit papier dénivelé cf photo et pendant la course tous les conseils, tu t’es mis à mon rythme, on a beaucoup rigolé c’était vraiment chouette
Et merci à mon chéri qui pendant 6 mois s’est organisé pour garder les filles quand j’avais CAP, qui a fait des concessions et qui m’a soutenu du début à la fin.
Je sors de cette aventure enrichie de jolis paysages mais surtout de moments partagés incroyables avec les uns et les autres
Récit de Christine:
C’est parti pour Vannes 😊 où on retrouve à l’hôtel Marianne et Guillaume.
RDV au port pour le retrait des dossards, j’en profite pour faire un tour dans les boutiques.
Ah un stand Oxitis… avec des supers sac de trail… je me tâte, j’hésite et puis zut, il me manquait un sifflet alors, tant qu’à faire je prends tout le sac avec ! C’est-à-dire que celui que j’avais pour les sorties de prépa ne me convenait pas en fait.
Je sais bien qu’on ne teste rien le jour J mais là, je pouvais pas tomber plus bas avec mon sac actuel.
J’ai d’ailleurs une pensée amusée pour Yoda dont j’entends la voix « alors qu’est ce que c’est que ça, on essaye rien le jour de la course !! ».
On décide d’aller faire un tour en centre ville et de revenir sur le port pour voir partir les ultras sur le 175. C’est assez impressionnant.
Le soir on se retrouve dans un bon resto pour la pasta, avec aussi Caro et Olivier 😊
Nous y voici enfin, le départ à Auray, JP nous dépose Marianne, Guillaume Severine et moi.
Je ne suis pas forcément stressée, j’ai eu le temps de me faire à l’idée que je le ferai quasiment seule, n’étant pas au niveau des copines.
Je n’ai pas fait de bonne prépa, je le sais, trop tard pour douter ou reculer. 60 KM ça s’improvise pas.
Non ce qui me gêne surtout c’est mon ventre qui me fait mal depuis vendredi.
Allez, sas 4, on rejoint Eric et Sandra, Val et son chéri. Sandra est concentrée et très bien préparée, elle sera accompagnée par Eric, ça va pulser !
J’ai vu Sandra progresser dans sa prépa pour les sorties que nous avions faites ensemble et elle était super DETER comme on dit. Elle a hâte d’en découdre !
Bon, après la super litanie du « chauffeur de sas », Eric en a marre, on est pressé de partir 😊
Ca bouche un peu sur les premiers kilos, puis c’est parti !
Allez, les premiers 10 KM se passent assez bien, c’est après que les distances se marquent.
Eric, Sandra et Séverine, moi Marianne et Gui un peu derrière.
J’ai mal au bide et j’ai une soif inhabituelle, j’en ai pourtant fait des courses mais là curieux, arrivé au 13ieme, j’avais déjà descendu plus d’un litre. Du coup je m’arrête et je rempli les gourdes.
On repart, mais les crampes abdo ça me coupe les jambes et au bout de quelques kilomètres je ne peux plus suivre. Je laisse filer Marianne et Gui que je retrouve au 21ieme.
Nous ne repartons pas ensemble, j’ai le ventre super lourd et je ne fais que boire.
J’ai pu grignoter 3 tucs par ci par là, la nourriture ne passe pas.
J’alterne marche et course mais bientôt ça gargouille dans les intestins, premier arrêt « sauvage ». Je repars en marchant mais c’est de plus en plus difficile de courir, le ventre est dur et douloureux, je décide donc de marcher rapidement.
Je ne me souviens pas où mais Je vois Isa et Maxime qui m’encourage, y’a Olivier et ma Caro aussi qu’est ce que c’est super de les voir là !
Mon mari et ma fille me suivent et viennent m’encourager plusieurs fois également.
Je croise des coureurs du 175, exténués, des coureuses qui pleurent.
Le terrain est pas facile, racines cailloux affleurants, plage sable, escaliers, petits chemins pavés et j’ai même eu droit à la marée, de l’eau jusqu’aux genoux sur un bon 300 m avant le ravito du 42ieme.
J’en vois qui tombent souvent et qui se font vraiment mal. Moi-même j’ai trébuché plusieurs fois.
Allez, juste après le passage des rochers glissants là, 2ieme arrêt « sauvage », ouah ouah, j’ai le bide en vrac. Mon mari est à 800 m, je le rejoins et lui dit que je ferai le point au 42ieme car je sais pas si je vais pouvoir avancer.
Je marche, je cours entre 2 mais un pti peu, je rattrape un « ultra » Jérôme qui me dit qu’il est crevé mais que bon, il finira en marchant.
Récit de Valérie L & Alexandre:
Inscription à l’ultramarin faite le 23 novembre 2022, dans l’euphorie ! merci Marianne et Sandra de nous avoir entraîné dans cette aventure.
Depuis ma rencontre avec Alexandre, je suis moins présente aux entraînements (et m’en excuse) mais je cours toujours….beaucoup plus, car mon chéri est un passionné de running. Nous enchaînons les courses (R4C, cross du Figaro, semi-marathon de Santa Pola, trail de l’Hivernale, semi-marathon de Barcelone, Ecotrail 30, Mara3 Givry, Paris-St Germain en Laye, 10 K Adidas…..).
Pour nous deux, la distance du 56K est inconnue……nous commençons la préparation mi-avril où nous courons 5 à 6 jours par semaine en alternant les durées et les allures. Nous définissons une allure à 6 :00 (qui puisse aussi convenir à Alexandre car nous n’avons pas du tout le même niveau…..).
Notre tactique de préparation est de faire un arrêt tous les 5K pour s’hydrater et s’alimenter. On se rapproche de la méthode Cyrano qui prévient la monotonie liée à la longueur de la course avec des étapes et objectifs intermédiaires (repousser le seuil de fatigue, faciliter l’alimentation et l’hydratation). Et cela fonctionne car à aucun moment, nous n’avons été dans le dur durant ce trail.
La préparation s’enchaîne au fil des semaines….nous partons souvent de la Tour Eiffel, ensuite Bois de Boulogne, Saint-Cloud, Issy les Moulineaux pour finir sur les quais de Seine et dans le Jardin des Tuileries.
La chaleur s’installe et je la redoute, je ne la supporte pas bien….pourvu qu’il ne fasse pas chaud en Bretagne !!!
SAMEDI 1er JUILLET – SAS 4 avec Marianne, Guillaume, Séverine, Cricri, Sandra et Eric.
Nous sommes tous réunis à Auray, départ annoncé à 10h00. Le temps est nuageux, la chaleur tout à fait supportable, nous avons de la chance car il a plus la veille et dans la nuit.
TOP départ, c’est parti pour cette belle aventure ! Nous arrivons vite sur des single où nous sommes les uns derrière les autres, sans possibilité de courir ou de façon saccadée. Notre allure à 6 :00 s’envole, impossible de s’y tenir.
Comme prévu, on s’arrête tous les 5K de façon rapide. On boucle les 10K en 1 :20, ouah….on n’est pas près d’arriver….beaucoup de coureurs en file indienne, on ne peut pas doubler….on ne s’attendait pas à ce type de parcours.
Tout d’un coup, je vois un chien dans un champ qui ressemble à NEO, le superbe chien de Caro et Olivier, mais oui, ce sont eux !!! Ils nous encouragent et Caro déboule vers nous tout sourire en nous demandant comment nous allons, c’est très sympa de les voir !
Le ravito du 13K se profile mais c’est uniquement de l’eau dans un champ, on ne s’arrête pas.
Le parcours défile, c’est absolument SUPERBE !!! On alterne les sentiers côtiers, la forêt, les petits villages. Par contre, c’est assez technique, je n’ai pas relevé le nez durant le parcours, je regardais où je mettais les pieds afin d’éviter les racines, les cailloux, etc…..j’ai failli tomber plusieurs fois.
Une première plage s’amorce au loin, nous savons que le ravito du 21K est positionné à cet endroit. Nous retrouvons Caro et Olivier en supporters et nous croisons également Isabelle la femme d’Eric et le mari de Sandra puis Jean-Philippe, le mari de Cricri et leur fille.
Au ravito, nous voyons arriver Sandra et Eric puis Marianne, Guillaume et Séverine, ils vont tous bien. Cricri est derrière….mais elle ne lâche rien. Je perds du temps à ce ravito aux toilettes, seulement un seul est disponible et il y a du monde !
Et nous voilà repartis, notre duo fonctionne à merveille, tout va bien ! Alexandre est en super forme, il est très à l’aise, quel bonheur de courir à ses côtés.
Vers le 35K, nous décidons de brancher nos écouteurs/casque afin de nous accompagner en musique. Je m’arrête pour connecter ma montre et gros bug, ça ne fonctionne pas….Eric et Sandra nous doublent à ce moment-là, ils sont en forme ! Nous les rattrapons et courons ensemble puis partons devant jusqu’au ravito du 42K où ils nous rejoignent.
Pour moi, ça se complique à ce moment-là (idem qu’au Marathon d’Amsterdam), j’ai des nausées, mon ventre est en mode machine à laver, programme essorage ! Pourtant, j’ai modifié mon alimentation durant les courses, gel Meltonic et je bois 250ml tous les 5K. J’avais anticipé ce souci et je prends du Gaviscon (je n’ai jamais testé)…..
Alexandre me rassure et me dit que l’on n’est pas là pour souffrir ou être dans le dur, donc si je ne suis pas bien, on s’adaptera. On repart donc du ravito en marchant un peu, afin d’attendre que mon estomac soit moins secoué !
Après le dernier ravito à 42K, nous trouvons que cela passe assez vite, surtout après le 50K. On court toujours, Alexandre est soit légèrement devant car impossible de courir l’un à côté de l’autre, soit on arrive à se rejoindre dès que l’on en a la possibilité.
On traverse une plage, on court dans le sable, cool !
Le public est très chaleureux et nous encourage, cela fait du bien. Alexandre et moi-même rêvons d’une boisson fraîche…..et je crois que c’est vers le 50K, nous nous arrêtons devant un petit bar dont le propriétaire avait mis gracieusement à disposition de l’eau pour les coureurs. Alexandre lui demande s’il a des boissons fraîches, et hop ! nous repartons chacun avec une canette de Perrier (heureusement mon chéri est prévoyant, il avait emmené sa CB !).
Sur les 7 derniers kilomètres, je demande à Alexandre d’alterner marche et course car mon estomac est en vrac….
Au kilomètre 58, un spectateur nous encourage et nous dit qu’il nous reste 700 m. Je le regarde interrogative et dis à Alexandre que ce n’est pas possible, normalement, il reste 1.3 K avant l’arrivée….
Alexandre me demande de regarder au loin si j’aperçois des tentes blanches (je n’ai pas mes lunettes de vue, c’est compliqué). Je vois ces fameuses tentes…..Alexandre me dit « regarde derrière les tentes, il y a du bleu, c’est l’arche d’arrivée ! »
Ouah je n’arrive pas à croire que nous avons presque fini. On se met à courir main dans la main, quel bonheur et quelle émotion de passer cette ligne d’arrivée…..on l’a fait !!!!
Quelle aventure ce trail ! mais aussi quel bonheur car nous sommes arrivés « en forme », sans aucune souffrance. La préparation a été bénéfique, Alexandre avait préparé un plan d’entraînement spécifique, que nous avons su respecter et les résultats sont là : Chrono : 7 :44 :11 pour 58.87K.
Durant cette préparation, j’ai beaucoup douté…..ne sachant pas si j’arriverai au bout de cette course. Alexandre a su me rassurer, croire en moi et me donner confiance. Mon chéri m’a toujours encouragée, il est resté positif à chaque moment. Partager ensemble cette arrivée et cette victoire signifient beaucoup pour nous. MERCI MERCI ALEXANDRE !!!!!!!!!!
Et un ENORME BRAVO à Marianne, Guillaume, Séverine, Cricri, Sandra et Eric pour leurs performances !!!!
Résultats:
Christine Laroche : 10:15:10
Guillaume Griffon : 09:09:11
Eric Lonchampt : 08:00:10
Marianne Forey : 09:09:11
Sandra Garandel : 08:00:10
Séverine Varet : 09:09:11
Valérie Lemanceau : 07:44 :11
Quelle aventure, quels beau récits!!!! vous êtes impressionnants.
Valérie, une prépa du tonnerre et une gestion de course irréprochable. Bravo aussi à Alexandre, ton chéri accompagnateur!
Sandra, je savais que tu allais briller, tu avais le sourire mais aussi « l’oeil du tigre », défi relevé haut la main, tes filles doivent être fières de leur maman!
Eric toujours là pour accompagner, et cela te tenait à cœur de le faire pour Sandra.
Marianne, Guillaume et Séverine, vous avez super assuré et vous aviez fait une prépa super assidue, vous allez toujours au bout des challenges
Et enfin ma Cricri! Franchement tu as montré un mental hors-norme, tu n’as pas pu te préparer comme tu le souhaitais, mais tu y es allé comme une guerrière… j’avais même pensé que tu ne finirais pas, mais content que je me sois trompé, RESPECT ! quand tu aura retrouvé la forme ca va faire mal!
Merci Laurent. Je n oublierai pas cette course de sitôt ! Et tes encouragements m ont tellement aidés. Merci !!
Quel bonheur de vous lire ! Bravo vous êtes finisher ! Quel plaisir d’accompagner, de prendre soin de l’autre : de gérer son excitation, ses doutes … Sandra est impressionnante elle ne lâche rien et avec le sourire … travailler ensemble c’est bien et courir ensemble aussi ! Un premier marathon ensemble, ton premier ultra ensemble : c’est quoi ton prochain défi sandra ? que je t’accompagne !
Cricri, tu as vraiment un moral d’acier pour finir dans ces conditions, je ne pense pas pouvoir en faire autant. J’ai eu la chance de ne pas avoir de douleurs (sauf un peu au genoux) et de “juste” devoir me battre dans ma tête.
Bravo Sandra, nominal, je savais que tu serais devant moi, ça se voyait lors de ta super prépa. Et tu avais Eric en super accompagnateur. En effet, comme Blandine tu caches apparemment bien ta souffrance derrière ton joli sourire.
Valérie, je craignais que tu ne partes trop vite et craques à la fin mais tu as tenu ! Et quelle allure, tu as vraiment énormément progressé avec Alexandre.
Séverine, content de t’avoir aidé à repartir. Comme quoi rien n’est dit sur une telle distance, on peut avoir des hauts et des bas… et des hauts. C’était sympa de finir ensemble. Et pour la montre, j’ai triché, je l’ai rechargée un peu au ravito du 43ème
Et encore merci aux accompagnateurs supporters, Caro, Olivier, Isabelle, Maxime, Jean-Phi, Élise et Vincent, ça compte aussi beaucoup.
Merci Guillaume ! Ça été une sacrée aventure !
Bravo à vous tous les ultras marins, vos performances sont incroyables! Vous êtes des warriors! Vos récits sont drôles et attachants ! J’étais sur mon tél tout le long de vos 60kms à l’affût de vos nouvelles! Je suis subjuguée par vous tous, vraiment bravo ♀️, mention spéciale à Sandra, un vrai rayon de soleil ☀️!!!
Énorme votre prestation ! 59 km finishers!! Je suis admiratif de votre préparation, la course et la gestion. Je vous ai suivi à distance avec l’application et même si physiquement pas présent, avec vous tout le temps.
Une distance qui pour moi est hors d’atteinte… même si quand on veut on peut … il faut faire une sacré préparation aussi bien physique qu’alimentaire et surtout le mental. Bravo à vous!
On oubliera pas cette course de sitôt ! Bravo à tout le monde
Snif mon récit est pas tout entier téléchargé mais je remerciais Sophie aussi et tous les copains de l aventure 🙂